Saumonées, dawas, picots bleus et jaunets sont passés à la loupe au marché Moselle. Au retour de pêche de bateaux, une équipe de l’Observatoire des pêches côtières dissèque les poissons.
Dans les entrailles des poissons, elle observe des informations sur la diversité de l’espèce, le sexe des individus, la présence ou pas de toxine dans la chair et l’âge des animaux. "Nous ouvrons la partie supérieure du crâne et nous enlevons le cerveau. En dessous, il y a deux cavités dans lesquelles sont situées les os de l’oreille interne. Ce sont deux petites pastilles blanches que nous prélevons", explique Jean-François Laplante, animateur du programme Protège (Projet régional océanien des territoires pour la gestion durable des écosystèmes). "Elles permettent, une fois poncées, de renseigner sur l’âge du poisson. C’est comme les cernes de croissance d’un arbre", poursuit-il.
Un premier bilan d'activité
Le système de reproduction des poissons est complexe et certains changent même de sexe en devenant adulte. Mieux connaître leurs caractéristiques et leurs modes de vie va permettre, à terme, d’accompagner efficacement les pêcheurs professionnels associés à cette démarche qui est précieuse pour l’avenir de la filière.
"Nous sommes vraiment dans leurs salles, dès 5 heures du matin, à mesurer les poissons lorsque le débarquement se fait, avant qu’ils ne se mettent sur les étals. De s’entendre dire : ‘allez-y, travaillez. Ce que vous faites, c’est pour nous’, c’est très gratifiant", apprécie Liliane Fabry, coordinatrice de l’observatoire des pêches côtières. "Ils ont bien compris que connaître ce qui se passe maintenant sur le poisson, c’est pour que demain ils puissent encore pêcher", observe la coordinatrice.
L’observatoire des pêches côtières, créé l’an passé, vient d’ailleurs de publier son tout premier rapport d’activité. Il présente un bilan statistique, avec huit indicateurs, pour suivre l’évolution de l’activité de la pêche professionnelle. Le secteur se structure peu à peu, avec l’objectif de pêcher responsable et rentable.