"Quand on habite sur la côte Est, on n'a pas les mêmes accès aux soins que sur Nouméa." Le constat d'un professionnel de santé devant le dispensaire de Poindimié. C'est là que le personnel et la population se sont retrouvés à partir de jeudi matin. Tout le monde s'avère sur la corde raide : hôpital, centres médico-sociaux, antenne médico-psychologique, libéraux...
Six médecins pour toute la côte Est
Les médecins ne sont plus que six sur la côte Est : deux qui se relaient jour et nuit aux urgences du CHN à Poindimié, un au dispensaire de la commune qui assure aussi une permanence à Ponérihouen, un à Hienghène et deux médecins libéraux à Poindimié et Houaïlou. Il n'y a pas de prise en charge en urgence la nuit dans les communes du Nord, plus de vaccination pour les bébés, plus de suivi de grossesse pour de nombreuses femmes. La population est obligée de faire de longs déplacements pour aller se soigner.
Surcharge de travail et priorités
Cette situation entraîne une surcharge de travail chez les soignants puisqu'ils reçoivent les patients d'autres communes, qui ne sont pas suivis chez eux et cela demande beaucoup de temps pour recueillir les informations nécessaires sur les malades. Parfois, les praticiens sont obligés de renvoyer des gens chez eux et d une prendre que les cas le plus graves. L'un d'eux décrit la pile de dossiers qui l'attend dans son bureau. Or, parmi les personnes qu'il se voit contraint de renvoyer, il y a certainement, par exemple, des diabétiques qui doivent renouveler une ordonnance. Quand ils rentrent chez eux sans traitement, cela peut entraîner une dégradation de leur état.
Le reportage de Marguerite Poigoune :
Un appel à manifester à travers tout le pays
Les professionnels de santé demandent des solutions à court terme, dans un premier temps, pour pallier aux difficultés majeures. Et à long-terme, dans un second temps. Cette grève générale a été initiée par la Fédération des fonctionnaires SFAO santé social, du Nord, au Sud en passant par les îles et par une mobilisation devant les nouveaux locaux du gouvernement. Le membre en charge de la santé est d'ailleurs venu à la rencontre des manifestants. A Koné, une réunion avec une partie de l'exécutif avait également lieu ce matin. A noter qu'un service minimum a été assuré.
Compte-rendu par Yvan Avril et David Sigal :