Les réfugiés de Manus interdits à vie de poser le pied en Australie ?

Peter Dutton, le ministre australien de l'Immigration.
Les réfugiés de l'île de Manus ne pourront jamais se rendre en Australie, même pas en tant que touriste : c'est du moins le souhait du ministre australien de l'Immigration, Peter Dutton.
Le centre australien de rétention situé en Papouasie-Nouvelle-Guinée s'apprête à fermer et pour les 854 hommes qui y demeurent, le choix se résume à retourner dans leur pays d'origine ou s'installer dans le pays. Mais s'ils obtiennent un passeport papou, pourront-ils alors se rendre librement en Australie ? C'est la question posée par un journaliste de la radio 2GB à Peter Dutton. Voici la réponse du ministre de l'Immigration :
 
« Ils ne voyageront pas dans notre pays et ça sera le cas quel que soit l'arrangement que nous trouverons. Il faudra probablement changer la loi, et pour cela, nous aurons besoin de l'appui du parti travailliste - on va attendre de voir s'ils soutiennent cette mesure. Mais j'ai été clair : même si ces réfugiés deviennent citoyens d'autres pays, ils ne pourront pas se rendre en Australie. »
 
Impossible, donc, pour les personnes ayant obtenu le statut de réfugié à Manus d'envisager de s'installer un jour en Australie, mais aussi de s'y rendre en voyage d'affaires ou pour un séjour touristique.
 
Interrogé par ABC, le député travailliste Brendan O'Connor dit ne pas être au courant de ce projet de la coalition libérale-nationale.
 
De son côté, le Conseil australien pour le développement international, qui représente des associations à but non lucratif, se dit inquiet. Marc Purcell, son PDG :
 
« Les avocats vont devoir se pencher sur la question, parce que je pense que la liberté de mouvement est un droit fondamental pour tous les êtres humains du monde entier, et un gouvernement qui tente de restreindre ce droit évoque plus la Corée du Nord qu'une démocratie telle que l'Australie. »
 
D'après Marc Purcell, plus de 90% des demandeurs d'asile de Nauru et de Manus ont obtenu le statut de réfugié et ils devraient être traités avec compassion.