Les ressortissants vanuatais seront-ils bientôt obligés de demander un visa pour se rendre dans les pays de l’Union européenne et donc en Calédonie ?
Si la question se pose, c'est à cause des passeports de complaisance, c'est-à-dire un programme qui permet à des étrangers d'obtenir la citoyenneté vanuataise et donc un passeport en échange d'un investissement minimum de 130 000 dollars US. En 2020, ce programme représentait 35% des revenus du gouvernement vanuatais.
Des passeports à gogo
Depuis 2017, le Vanuatu a relancé la vente de passeport en échange d’investissement mais Port Vila se montrerait bien peu regardant sur le passé des acquéreurs. L’affaire a été révélée en fin d’année dernière par le Guardian. Selon le journal britannique, des hommes d’affaires fichés par Interpol et des leaders politiques en disgrâce auraient ainsi obtenu la nationalité vanuataise.
Le problème pour l’Europe, c’est que ces passeports leur donnent le droit d’entrer dans l’espace Schengen, c’est-à-dire dans l’Union européenne sans visa et donc sans aucun contrôle.
Pour la commission, qui indique avoir alerté à plusieurs reprises les autorités vanuataises du problème, ce programme de citoyenneté sur investissement compromet la sécurité de l’Union et de ses 27 états membres. Elle propose donc que toutes les personnes ayant obtenu un passeport vanuatuais après 2015 soient désormais obligées de demander un visa.
C’est désormais au conseil européen de prendre une décision. Si la décision est soutenue par les États de l'Union européenne, ce sera la première fois que de telles sanctions seront imposées à un pays pour avoir mis en place ce genre de programme.