" A chaque fois qu'il y a un lâcher d'eau on perd des cultures." C'est ce que constate Alban Nerho, vice-président du conseil des clans de 4 tribus de Néaoua et membre du collectif Défenseur des clans victimes du barrage. En effet, d'anciennes revendications refont surface concernant le barrage de la Néaoua. Le collectif a été créé en novembre 2022 : il dit avoir déposé une plainte contre Enercal, en fin d’année dernière et adressé des courriers à la société, sans suite. Ce dernier soulève les conséquences des lâchers d’eau dans la rivière et notamment sur les cultures : " les berges sont enlevées par l'inondation. Les champs de banane, de taro sont aussi inondés. Dans le temps, il n'y avait pas du sable comme ça", explique Gaston Tarawié, président du conseil des clans et membre du collectif. Et de dénoncer un manque de prise en considération des populations par Enercal, la société qui exploite le barrage hydraulique.
4500 foyers alimentés
Construit en 1982, le barrage produit de l’électricité pour 4500 foyers. En 2019, une étude a été commanditée par la mairie de Houaïlou. "Celle-ci révèle que ce territoire subit une forte pression liée à plusieurs facteurs : les feux, les cochons, les cerfs, l'érosion... un plan d'action a été présenté à la population", tente de rassurer Serge Roussin, responsable du service hydraulique à Enercal. A ce jour, la société dit entendre les questionnements de la population et s’est rendue sur place pour la rencontrer.
A écouter : l'interview de Serge Roussin, responsable du service hydraulique à Enercal, par Marguerite Poigoune.