Les sages-femmes en grève "déçues" par les réponses du gouvernement

Sur la centaine de sages-femmes que compte le pays, presque la moitié est descendue dans la rue ce 6 mai, à Nouméa. Ces professionnelles de santé ont fait bloc, public et privé confondus, pour dénoncer le manque de reconnaissance du métier sur le Caillou, notamment en matière de rémunération.

À l'hôpital, les sages-femmes n'ont pas été augmentées depuis 2007. Quant aux libérales, le tarif des consultations reste inférieur à l'Hexagone, malgré un coût de la vie élevé en Calédonie.

Le Nouvelle-Calédonie n'a pas le budget

Après avoir sonné la tirette d'alarme à de nombreuses reprises, sans succès, les sages-femmes ont fini par obtenir un rendez-vous avec le membre du gouvernement en charge de la santé, Yannick Slamet, ce lundi matin.

Mais leurs espoirs ont été vite douchés. "La réponse du gouvernement, c’est qu’il n’y a pas de budget, lâche Valérie Lescroart, la secrétaire générale du syndicat des sages-femmes, qui ne cache pas sa déception. On connaît les problèmes [financiers] de la Nouvelle-Calédonie. Malheureusement, pour nos sages-femmes qui sont au bout du rouleau, c’est difficile à entendre parce que nous avons besoin de perspectives."

Une nouvelle rencontre d'ici deux semaines

Un nouveau rendez-vous d’ici quinze jours a été proposé par le gouvernement afin de travailler sur une nouvelle grille. "À voir si cela aboutira sur quelque chose", indique Valérie Lescroart. Car le gouvernement renvoie la balle vers le Congrès, qui vote les textes réformant le secteur de la santé.

"Cela fait cinq ans qu’on nous verse une prime transitoire. On a attendu d’être au point de non-retour. Une bonne partie de nos collègues est au bord du burn-out, alerte la secrétaire générale du syndicat des sages-femmes. Clairement, ça ne sera pas possible de continuer des semaines entières comme ça."

Cette mobilisation des sages-femmes a été relayée dans les îles Loyauté également. Les six professionnels de la province étaient en grève ce lundi.

Au centre médical de Wé à Lifou, seules les urgences et échographies ont été assurées. Les consultations gynécologiques et obstétricales ont été reprogrammées.

Le reportage de David Sigal et Thierry Chapuis