En ce milieu d’après-midi, une quinzaine de personnes sort de la salle de cinéma. Dans le film Tirailleurs, du nom des soldats marchant à pied à l’avant d’une armée, pas de Nouvelle-Calédonie, pas de combattant kanak, mais une occasion tout de même de demander à deux spectatrices si elles connaissent cette partie de l’histoire locale. "Je sais qu’il y en a eu. J’ai étudié ça l’année dernière avec ma prof d’histoire géo. Mais j’ai pas vraiment retenu", reconnaît l'une. "Je sais qu’il y en a eu, mais après l’histoire en soi, je ne la connais pas trop", confie une autre.
De rares souvenirs des cours d’histoire donc, mais le sentiment tout de même d’avoir perçu certaines valeurs partagées par les tirailleurs."Ils ont été courageux et là, c’est un peu un honneur pour les soldats qui ont été tués et qui n’ont pas pu être retrouvés", résume une spectatrice. Et un autre de commenter : "j’ai ressenti beaucoup d’émotions. Tu vois qu’il y a beaucoup de valeurs dans le film : du courage... Parce qu’ils sont tous pareils au final face à la mort."
Des affaires et photos de tirailleurs kanak
Pour aider les spectateurs, une exposition est présentée dans le hall du Cinécity sur les tirailleurs sénégalais principalement. Une vitrine montre également quelques affaires et photos de tirailleurs kanak. En tout, 1078 volontaires partis en 1916 contribuer à l’effort de guerre d’abord en tant qu’ouvriers.
"Les Kanak sont arrivés en Métropole en août 1916, rappelle Sylvette Boyer, docteure en histoire et spécialiste de cette période. Ils ont travaillé sur la Côte d’Azur jusqu’en mars 1917. Une nouvelle loi a alors été établie demandant à ces hommes venus des colonies de se décider pour être soldats ou rester au contraire ouvriers. La plupart des Kanak sont devenus des soldats."
Des hommes valeureux
Des hommes valeureux dont il est toujours précieux de rappeler le courage. "Il y a eu très très peu de déserteurs, ici, en Nouvelle-Calédonie, avant le départ. Il n’y en a pratiquement pas eu en Métropole. Ils ont tous combattu de manière volontaire et d’une manière tout à fait vaillante. C’est ce qu’on retrouve dans les dossiers de tous ces hommes-là."
Tirailleurs est toujours à l’affiche et l’exposition l’accompagne dans le hall du cinéma de Nouméa.