Anne-Marie Mestre, présidente de l'association SOS violences, était au micro de NC la 1ère, ce lundi 25 novembre. Elle a fait un point sur les violences sexistes et sexuelles en Nouvelle-Calédonie. "Cela continue à augmenter malgré un faible fléchissement conjoncturel. Depuis le 13 mai, certaines personnes ne sont pas allées signaler des faits répréhensibles".
De plus en plus de violences intrafamiliales ?
La présidente affirme que l'association est "de plus en plus sollicitée"pour des faits de "violences intrafamilales et aux dommages collatéraux des violences sur enfants". "C'est dramatique, le sentiment d'insécurité des violences intrafamiliales a des conséquences sur le développement cognitif et les compétences scolaires des enfants", alerte-t-elle.
Pour rappel, en 2023, les violences intrafamiliales en Nouvelle-Calédonie ont augmenté de 91 % par rapport à 2019, d'après un rapport de la Cour des comptes d'avril 2024.
Anne-Marie Mestre défend "toute prévalence ethnique" dans le profil des auteurs de violences. "Les raisons sont multifactorielles. Il y a l'alcool, par exemple, qui touche quelquefois à la fois la victime et l'auteur des faits mais aussi une certaine misère affective et sociale et la reproduction de schémas antérieurs. Avec la crise, beaucoup de personnes ont perdu leur travail et leur logement. À mon avis, cela va être un élément multiplicateur des violences".
La présidente de SOS violences incite à déposer plainte. "Porter plainte protége la victime, ses enfants et quelque part l'acteur lui-même".
Les chiffres les plus élevés de France
Concernant les violences conjugales, sur le Caillou, les chiffres sont les plus élevés de France. 535 personnes ont été mises en cause pour 100 000 habitants, contre 217 dans l'hexagone. L'année dernière, 506 faits de violences sexuelles ont été signalés, une hausse de 19% par rapport à 2022. En cinq ans, ces signalements ont augmenté de 76 %. 19 % des Calédoniennes déclarent avoir subi des violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-compagnon, un taux énormément haut en comparaison aux 2,3 % en métropole. Les femmes vivant en milieu rural ou dans les populations kanak, sont souvent les plus exposées.
Plus d'informations dans l'interview de Medriko Peteisi au journal de 12h.