Cardiologie, hépato-gastroentérologie, oncologie, gériatrie, chirurgie orthopédique, chirurgie viscérale, médecine polyvalente... La liste des services hospitaliers en tension est longue. L’exception, ce sont les services qui ne manquent pas d’effectif, souligne Nicolas Bernard. Il est réanimateur au Médipôle et président de la commission statutaire des praticiens des établissements hospitaliers de la Nouvelle-Calédonie.
Un nouveau statut est prêt
Créée en 2004, cette dernière regroupe des médecins et des représentants de la direction des affaires sanitaires et sociales et du gouvernement. Depuis 2017, elle travaille à l’élaboration d’un nouveau statut pour les praticiens hospitaliers. Un statut “pro actif”, qui puisse rendre la Nouvelle-Calédonie plus attractive. Objectif : enrayer les problèmes de recrutement qui pèsent sur les professionnels et sur les patients.
Aujourd’hui, l’indexation des salaires ne suffit plus à combler la différence avec les avantages acquis ces dernières années en Métropole.
Nicolas Bernard, président de la commission statutaire des praticiens des établissements hospitaliers de la Nouvelle-Calédonie
La solution proposée : appliquer les réformes de salaires et de temps de travail qui ont été adoptées dans l’Hexagone. Car “aujourd’hui, l’indexation des salaires ne suffit plus à combler la différence avec les avantages acquis ces dernières années en Métropole”, explique Nicolas Bernard. Il cite “vingt jours de congés annuels en moins”, des congés parentaux quasi inexistants... Et des médecins qui disent ne pas s’y retrouver en Nouvelle-Calédonie. “L’espérance de l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée a évolué”, rappelle-t-il.
Une réunion décisive prévue fin octobre
Pour lui et ses collègues, il est urgent de le prendre en compte. C'est prévu dans le futur statut. “Il a été finalisé en mai. On attend qu’il soit validé et présenté mais on a l’impression que la Dass joue la montre.” Une réunion de la commission est prévue fin octobre “pour refaire le point”. Les praticiens espèrent qu'en sortira un calendrier de mise en œuvre. Sans, les menaces de grève, contenues depuis plusieurs mois, pourraient être mises à exécution.
"On ne prend plus en charge les patients comme il y a quatre ou cinq ans"
“Les effectifs étant bas, les médecins à même de venir prennent peur, se disent qu’ils ne pourront pas prendre leurs congés. C’est un cercle vicieux.” Dans lequel la qualité des soins apportés à la population est en jeu, souligne Nicolas Bernard. “On ne prend plus en charge les patients comme on le faisait il y a quatre ou cinq ans.” Faute de spécialistes, des examens ne peuvent en effet plus être réalisés sur le territoire et nécessitent désormais des evasans, indique le médecin. Donnant l’exemple de l'électrophysiologique, qui permet de détecter des troubles du rythme cardiaque. Ou de l’hépato-gastroentérologie, où “des lignes de garde ne sont plus assurées”.