"Je viens avec la même détermination, qui est celle de continuer à assurer la paix et la sécurité de tous les Calédoniens." Ce sont les premiers mots adressés par le ministre des Outre-mer à son arrivée, en guise de piqûre de rappel.
Manuel Valls a touché le tarmac de l'aéroport de La Tontouta à 8 heures, ce samedi 29 mars. Puis direction le haut-commissariat, à Nouméa, pour y retrouver son locataire, Louis Le Franc, ainsi que le chef du gouvernement, Alcide Ponga.
Le prêt enfin lancé
L'objet de cette première rencontre : la signature de la convention autorisant le versement du premier octroi du prêt garanti par l'État. Autrement dit, le premier versement de l'emprunt accordé par Bercy, d'un montant total de 120 milliards de francs. Cette enveloppe, qui a donné des sueurs froides aux élus lors du vote du budget au Congrès, la veille, devrait permettre d'appuyer les finances du pays, exsangues depuis les évènements de 2024.
"Je sais que vous avez eu des discussions serrées hier, a souligné le locataire de la rue Oudinot. L'essentiel, et je vous en félicite, c'est que le budget soit adopté."
Élargissement des aides
Le ministre a profité du moment pour faire une annonce : les aides de l'État à la reconstruction des établissements publics pourront aussi être demandées par les entreprises.
"Tous les cas identifiés par les acteurs économiques (CCI, Medef, CMA et haut-commissariat) pourront être couverts dès aujourd'hui. Cette annonce vaut doctrine applicable immédiatement par le ministère des Comptes publics et l'évolution sera régularisée dans le budget de la loi de finance de l'année prochaine."
Cette annonce vient "conforter" le prêt garanti par l'État.
"Il y avait deux conditions : que le budget soit adopté hier et que cette convention soit signée, souligne le ministre. C'est un élément important, cela va permettre au gouvernement [calédonien] de rembourser les avances et de couvrir les besoins de trésorerie jusqu'au mois de juin 2025 et de travailler sur le reste de l'année."
De son côté, Alcide Ponga, président du gouvernement, s'est dit satisfait de la signature de la convention avec le ministre.
Début des discussions
Manuel Valls l'avait déjà souligné lors de son précédent déplacement en février, il l'a répété :
"Il ne peut pas y avoir de redressement économique sans paix, sans compromis politique. Et nous savons qu'un compromis politique qui ne serait pas accompagné d'un redressement économique et de justice sociale, qui touche une grande partie de la population, notamment kanak, et la jeunesse dans les quartiers, serait un accord politique boîteux."
Des conditions que le ministre des Outre-mer ne dissocie pas et qui soutiendront la reprise des discussions sur l'avenir institutionnel du pays.
"Je viens évidemment aussi pour poursuivre les discussions, les négociations, qui doivent aboutir, je le souhaite pour la Nouvelle-Calédonie, à un accord politique."
D'après le programme ministériel, les "négociations" devraient s'ouvrir à 14 heures au haut-commissariat de la Nouvelle-Calédonie, à Nouméa.