Il est impliqué dans deux des cinq récompenses récoltées par le clan tricolore en Australie. Maxime Grousset est une pièce maîtresse de l’équipe de France, il l’a une nouvelle fois démontré aux mondiaux en petit bassin à Melbourne.
Premier nageur du relais mixte français 4x50m nage libre, il boucle sa partition en 20 secondes 92 et lance idéalement Florent Manaudou, Béryl Gastaldello et Mélanie Hénique pour aller chercher un record du monde. Les Américains, qui le détenaient depuis 2018, sont effacés des tablettes.
L’ancien licencié du CNC a également pris la médaille d’argent sur sa distance de prédilection, le 100 mètres nage libre, en devançant Alessandro Miressi, pourtant tenant du titre mondial. Son chrono (45.41) est meilleur que celui qui avait permis à l’Italien de s’imposer l’an dernier (45.57), et beaucoup plus rapide que sa propre performance à Abu Dhabi (46.20).
2022 s’achève donc en beauté, après avoir cumulé trois sacres de champion de France à Limoges en avril (50m, 100m nage libre et 50m papillon), deux podiums aux Mondiaux en grand bassin de Budapest en juin (argent sur 100m nage libre et bronze sur le 50m), sans oublier un titre européen dans le relais 4x100 nage libre et de l’argent sur 50m papillon à Rome en août.
Invité mardi soir du journal télévisé, il est revenu sur son année.
NC La 1ère : Vous venez d'ajouter deux médailles mondiales en petit bassin, à celles déjà glanées en grand bassin à Budapest. Est-ce que vous avez l’impression d’avoir passé un palier en 2022, après avoir terminé au pied du podium olympique à Tokyo ?
C’est vrai qu’il y a eu de belles performances cette saison, notamment sur les championnats du monde et d’Europe en grand bassin. Je termine 2022 sur de beaux résultats en petit bassin : ça ne peut être que positif pour la suite. Je pense avoir franchi un palier à Melbourne, mais pour moi c’était déjà le cas aux Jeux Olympiques de Tokyo. Maintenant, le fait de monter sur le podium des Mondiaux, c’est un nouveau palier, et le prochain c’est de décrocher l’or en individuel.
Vous obtenez deux fois l’argent mondial cette année sur votre distance de prédilection, le 100m nage libre. Vous avez le sentiment d’être proche de la médaille d’or ?
Je ne suis plus très loin, et loin à la fois. Je sens que je suis dans le paquet pour accéder à la première place au niveau mondial et olympique, mais il y a tellement de densité sur le 100m que je peux finir 6e très rapidement. Donc je suis proche, mais en même temps, ce sera vraiment dur.
Quel est ce souffle qui vous manque, ce petit détail ?
Je pense que c’est la répétition de grosses compétitions comme j’arrive à le faire en ce moment, réussir à enchaîner de grosses performances, continuer un entraînement acharné au quotidien, et faire en sorte que tout se déroule à la perfection.
Pour atteindre ce niveau d’excellence, on imagine que le prix à payer est forcément très cher en termes de sacrifices. Dans votre quotidien, vous dites non à beaucoup de choses ?
Je n’aime pas parler de sacrifice. C’est un quotidien très dur à vivre, mais je fais ça avec plaisir. C’est sûr que je me plains beaucoup, mes proches ont du mal avec ça, mais c’est quelque chose qui me procure du plaisir. Je vais nager, je vis de ma passion, donc je refuse de parler de sacrifice.
Vous allez passer les dix prochains jours avec votre famille. Comment se remet-on physiquement et mentalement après avoir autant donné ?
Un petit break, ça fait du bien, surtout à ce niveau-là de la saison. On a fait une grosse période d’entraînement de septembre à décembre, sans arrêt, sans coupure. Là, de souffler un petit peu, de revenir en Nouvelle-Calédonie, de retrouver les palmiers, ça me fait vraiment plaisir, ça me permet de reprendre de l’énergie. C’est ce qu’il me faut pour repartir encore.
Après cette pause calédonienne, vous irez vers de nouvelles aventures avec les championnats du monde au Japon et les Jeux Olympiques de Paris. Vos objectifs sont très clairs : ce sera l’or sinon rien ?
Je bosse, je travaille pour gagner l’or olympique, mais je ne serais pas déçu si je fais 2e ou 3e. J’aimerais bien faire une médaille. Et mon objectif ultime, c’est sûr, c’est d’être champion olympique.
Vos ambitions se portent exclusivement sur le 100m nage libre, ou vous êtes ouvert à d’autres courses ?
En fait, je suis assez ouvert, mais pas trop en même temps. On ne va pas non plus s’éparpiller de trop, on pourrait vite se perdre. J’aime bien le 50m nage libre, je pense qu’il y a encore quelque chose à faire. Là où je suis le meilleur en ce moment, c’est sûr que c’est le 100m. Mais je travaille aussi le 200 parce que cela me permet d’être performant sur le sprint. Cela me permet de faire des gros retours. Je pense que c’est le fait de travailler ce palier énorme qui fait que j’ai un bon 100m.