Yaroslav Popovych n'est pas un inconnu des Calédoniens. En 2000, il a remporté le tour cycliste de Nouvelle-Calédonie. C'est à cette occasion qu'il a rencontré Cindy Baroni, une Calédonienne avec laquelle il a eu un enfant. Vingt-deux ans plus tard, l'actualité est toute autre. Depuis l'Italie, où il vit, l'ancien coéquipier de Lance Armstrong s'exprime, avec émotion, sur les réseaux sociaux :
"Dans ma vie, je n'ai presque jamais demandé d'aide. J'aide beaucoup, mais je ne demande pas d'aide. Je vais faire une liste de ce dont nous avons besoin pour le peuple ukrainien, si vous pouvez nous aider, cela serait vraiment super", explique-t-il.
Ecoutez la liste dressée par l'ancien champion cycliste, traduite par Martin Charmasson :
Séparés depuis plusieurs années, Yaroslav Popovych et Cindy Baroni s’appellent régulièrement et davantage encore, depuis l’invasion russe. Le plus dur, c’est pour leur fils de 15 ans, dont toute la famille paternelle vit en Ukraine. "Il est énormément inquiet. Il se demande s'il pourra la revoir, ce qu'il va lui arriver. J'essaye de limiter le plus possible son accès aux réseaux sociaux etc, pour éviter qu'il ne voit toutes ces horreurs", témoigne Cindy Baroni.
Ecoutez la suite de l'intervention du cycliste, traduite par Martin Charmasson :
Originaire de Drohobytch, à l’ouest de l’Ukraine, Yaroslav Popovych se dit prêt à laisser temporairement son poste de directeur sportif de l’équipe américaine de cyclisme Trek Segafredo, pour rejoindre ses compatriotes, sur le front. "Il n'a qu'une envie, c'est de tout quitter en Italie et d'aller soutenir sa patrie. Il y a eu plusieurs crises en Ukraine : la révolution orange et ensuite la [guerre de, NDLR] Crimée, en 2014. Il se sent beaucoup plus investi et a beaucoup de regrets par rapport à ce qu'il n'a pas fait les années précédentes. Il a cette envie, cette hargne, de faire quelque chose", poursuit son ex-compagne.
Son fils ne l’a pas vu depuis 2 ans, à cause de la pandémie. Des retrouvailles sont prévues dans trois semaines, en Italie. Son grand-père maternel, qui sera du voyage, n’espère qu’une chose : que Yaroslav Popovych n’ait pas quitté Florence pour l’Ukraine, d’ici là.
Retrouvez, ci-dessous, le reportage de Coralie Cochin :