Le menu du Comité des Signataires divise

Ce sera l’un des temps forts de cette semaine. Le 17ème comité des Signataires se tiendra mardi à Paris. Ce devrait être le dernier avant le référendum le 4 novembre,  et justement l’avant et l’après consultation seront au cœur de ce rendez-vous.
Parmi les points à l’ordre du jour, deux devraient faire débat, à commencer par la formulation de la question qui sera posée aux Calédoniens.
Ce sujet du libellé de la question sera évidemment crucial. C’est probablement celui qui prendra le plus de temps avec finalement, deux débats à trancher.

Pleine souveraineté ou indépendance ?

Celui tout d’abord de la sémantique… Faut-il  utiliser les mots « pleine souveraineté » ou « indépendance » ?
Le Rassemblement – Les Républicains estime par exemple que le terme « pleine souveraineté » ne serait pas loyal car pas forcément compris par les électeurs.
L’Union Calédonienne en revanche, milite pour que figure cette expression de « pleine souveraineté » expliquant que c’est le terme juridique exact pour traduire le statut d’indépendance.

Question fermée ou ouverte ?

L’autre opposition porte sur le type de question. Faut-il poser une question fermée, à laquelle les électeurs devront répondre par « Oui » ou par « Non », ou une question ouverte sur un choix entre deux projets institutionnels. C’est, par exemple, la proposition défendue par Gaël Yanno du MPC, qui souhaite que les électeurs aient le choix entre deux bulletins de vote dit d’adhésion : « je souhaite que la Nouvelle-Calédonie accède à l’indépendance » ou « je souhaite que la Nouvelle-Calédonie reste dans la République Française ».
Pour l’heure les positions sont tellement éloignées entre les différents partis, mais aussi au sein des deux camps, qu’il parait difficile d’aboutir à un consensus dès mardi, même si le Premier Ministre Edouard Philippe a démontré lors du dernier comité des qualités diplomatiques certaines.
Dans tous les cas, c’est bien l’Etat qui aura le dernier mot sur la formulation de cette question.
 

La charte des valeurs calédoniennes

Autre consensus difficile pour ne pas dire impossible celui-là, concernant la Charte des valeurs calédoniennes proposée par le Groupe « sur le chemin de l’Avenir ».
Il parait peu probable que ce texte soit validé, même s’il est discuté. Les Républicains Calédoniens de Sonia Backès ont été très clairs. Ils refusent ce texte par principe, expliquant que le G8 n’a aucune légitimité à leurs yeux,  et que  « cette petite charte n’est commune qu’aux indépendantistes et aux nationalistes et par conséquent qu’elle ne peut avoir l’ambition de représenter l’ensemble des valeurs calédoniennes ».
De son côté le Rassemblement- Les Républicains, qui a lui aussi quitté le groupe de discussion restreint, ne semble pas plus enclin à approuver ce document, n’ayant pas participé à sa rédaction. 
Mais surtout, Pierre Frogier l’a rappelé devant ses militants la semaine dernière, pour son parti, ce travail sur les valeurs communes se justifiait dans la perspective d’un troisième Accord. Pas de nouvelle solution consensuelle, pas de charte des valeurs, c’est ce que devrait opposer le Rassemblement.