Avenir de la Nouvelle-Calédonie : le Premier ministre François Bayrou écrit aux élus, avant une semaine politique cruciale à Paris

Vue de la cour intérieure du ministère des Outre-mer
Les entretiens bilatéraux entre le ministre des Outre-mer et les délégations calédoniennes commenceront le 4 février, selon un courrier adressé par le Premier ministre François Bayrou aux élus locaux, que NC la 1ere a pu consulter.

“La Nouvelle-Calédonie figure parmi les priorités de l’action gouvernementale. Elle mérite, de la part de chacun, une attention particulière et un grand sens de la responsabilité [...]. Car les débats sur l’avenir de ce territoire portent en eux celui des femmes et des hommes qui y vivent et qui aspirent à s’y épanouir”, écrit le Premier ministre dans un courrier adressé à des élus calédoniens, dont les parlementaires et les présidents des groupes constitués au congrès.

Pour cela, François Bayrou a confié au ministre des Outre-mer Manuel Valls une mission : celle de “restaurer le processus politique”.

D’abord des bilatérales

Pour y parvenir, Manuel Valls recevra, à compter de mardi 4 février “chacune des forces politiques constituées en groupe d’élus au congrès.” L’Éveil océanien sera également reçu, a confirmé le président du mouvement Milakulo Tukumuli à NC la 1ere.

Ces réunions bilatérales auront pour objectif “de définir une méthode, un calendrier et le contenu” des futures négociations. Ces discussions devront “être approfondies, intenses” et “aller au fond des choses”.

Une “trilatérale” si possible dans la foulée, déjà déclinée par les indépendantistes

"Si les conditions sont réunies, je souhaite que ces discussions bilatérales puissent aussitôt se poursuivre avec l’ensemble des forces politiques et l’Etat”, écrit le Premier ministre. Une deuxième phase au cours de laquelle le gouvernement poserait sur la table un document de travail nourri par les bilatérales.

Mais lors de son 44e congrès qui s’est tenu les 25 et 26 janvier à Saint-Louis (Mont-Dore), le FLNKS a décliné toute négociation à Paris, invoquant un “nécessaire retour vers la base” avant des discussions qui ne pourront se tenir qu’en Nouvelle-Calédonie. Une fin de non-recevoir réitérée jeudi 30 janvier, lors de la présentation de la délégation indépendantiste qui se rendra à Paris. 

Si le gouvernement Barnier avait fixé au 31 mars la date butoir pour parvenir à un accord global, François Bayrou se montre plus prudent sur le calendrier, tout en souhaitant que “les négociations [soient] entamées dans les meilleurs délais”. “Sans chercher à fixer un terme impératif à des négociations que je sais délicates, s’inscrire dans un tel calendrier permettrait ensuite de traduire dans notre loi fondamentale [la constitution] un accord dans des délais assurant l’organisation de la consultation des citoyens de la Nouvelle-Calédonie”, souligne le Premier ministre. L’accord devra en effet être soumis aux Calédoniens par référendum avant l’organisation de nouvelles provinciales. Le compte à rebours est donc largement enclenché puisque celles-ci ont été repoussées à novembre 2025 et le calendrier paraît d’ores et déjà difficilement tenable. 

Parallèlement, une table ronde sur l’urgence économique 

En dehors de l’avenir institutionnel, les élus calédoniens seront également invités à discuter de la situation économique du territoire. Le gouvernement organisera en effet une table ronde sur le sujet avec “les ministres concernés, les représentants des institutions de la Nouvelle-Calédonie, des maires et des forces économiques du territoire.” Cette fois, les indépendantistes devraient participer.