Quand les feux de brousse se succèdent en Nouvelle-Calédonie, la nature trinque et la ressource en eau est menacée. L'Observatoire de l'environnement le pointe encore dans son premier bilan de la saison, qui s'est ouverte il y a un mois et demi.
Ce contexte brûlant influe non seulement sur les forêts et les maquis, mais aussi sur l'ensemble des milieux naturels, à plus ou moins long terme. C'est ce que confirme un premier bilan présenté par l'Observatoire de l'environnement, un mois et demi après l'ouverture de la saison administrative des feux - c'était le 15 septembre. Le document à feuilleter :
L'Œil suit ces sinistres par satellite. L'organisation a enregistré 457 incendies détectés depuis le début de l'année (soit 11 000 hectares brûlés), dont 194 depuis le début de la saison des feux. Un chiffre supérieur à l'intégralité de la saison précédente : l'an dernier, au 30 octobre, il était de 139.
Ces quelques chiffres clés amènent à penser que 2019 est déjà à considérer comme une année intense de pression due aux incendies sur les milieux naturels, comme en témoignent les premières données sur l’impact écologique des 457 incendies décomptés en 2019.
- L'Œil
Périmètre de protection des eaux
«Déjà aujourd'hui, on est en mesure de dire que presqu'une soixantaine de périmètres de protection des eaux douces ont pu être impactés depuis le début de l'année», rapporte Anne Lataste, responsable de la communication scientifique pour l'Observatoire de l'environnement. «Là, c'est véritablement la ressource et la qualité de l'eau de l'ensemble des populations qui est en jeu.»
La forêt souvent brûlée
Pour ce qui est de la biodiversité, concernant la végétation : «sur les 457 incendies, il y en a presque 300 qui ont touché des patchs de forêt, ou formation végétale assimilée à de la forêt, et on sait que c'est là que se trouve la garantie d'une bonne ressource en eau pour le territoire.»
Et d'insister : «A partir du moment où la forêt est atteinte, derrière, c'est toute une chaîne qui s'enclenche, depuis la crête des montagnes jusqu'au fond du lagon, l'ensemble des milieux naturels sont impactés à plus ou moins long terme.» L'Observatoire propose sur son site une page dédiée à l'alerte incendie.
«Il faut que ça s'arrête»
Des dégâts sur les milieux qui sont forcément constatés, localement. Ecoutez le maire de Moindou, Jo Peyronnet : il est pour le moins désabusé après l'incendie qui a brûlé 660 hectares depuis dimanche, causé dégâts et dépenses, et gâché au passage les 140 ans de la commune. Il répond à Alix Madec :