Mobilisation contre les projets miniers à Kouaoua

A Kouaoua, le centre SLN se trouve à l'arrêt. Une soixantaine de jeunes originaires des tribus manifestent leur opposition au projet de nouveaux sites miniers. Mécontents après la coupe de chêne-gommes, ils expliquent vouloir protéger l'environnement.
La colère d'une soixantaine de jeunes de Kouaoua a été déclenchée par des tronçons d'arbres coupés. Des chêne-gommes abattus dans une forêt. Les jeunes se sont rendus sur place lundi matin, et ont bloqué le chantier en cours. Postés en contrebas de l'accès au centre minier de la SLN, ils disent, depuis, leur colère contre la société, qui projette d’exploiter de nouveaux sites miniers, «Chêne gum» et «Mont calme», au-dessus de la tribu de Méchin. Il faut dire que le gisement de Méa produit depuis une quarantaine d'années. 
 
A l'origine de la colère, la découverte de tronçons comme ceux-là.
 

Les coutumiers pointés du doigt

Ces jeunes en veulent également aux autorités coutumières. «Les coutumiers ne nous ont pas fait part des discussions qu'ils ont eues avec la SLN pour ouvrir cette route et cette mine, explique Hollando Nimoiri, porte-parole des protestataires. Ils ont dit qu'ils ont discuté pendant des années mais nous, on n'est pas au courant. On demande des explications. On ne veut pas de cette mine-là parce que nos rivières sont polluées, ici.» 
Hollando Nimoiri, porte-parole des protestataires.

 

«Ça fait beaucoup»

«Il y a les cagous, les notous, renchérit Marie-Johanna Couiemoin, de Méchin. Et puis il y a des endroits sacrés, là-haut, Si on est lié à sa terre, on peut comprendre que ça fait beaucoup, pour nous.»
 
Le blocage des sites miniers de la SLN à Kouaoua, 8 août 2018.
 

Mobilisés

Des responsables du centre minier de Méa se sont rendus sur le site dans la matinée pour déplacer des engins. Sollicités, ni la SLN, ni les coutumiers n'ont souhaité réagir. Et dans l'attente d'un accord, les protestataires restaient mobilisés.
 
Une photo du site défriché, transmise par les jeunes mobilisés.
 

Communiqué du district de Kawipa

Puis dans la soirée, un communiqué a été diffusé au nom des «autorités coutumières de Kawipa». Les «chefs de clan du district de Kouaoua» y donnent des explications: «Pour des raisons économiques et environnementales, la SLN a rencontré le district de Kawipa et les clans concernés pour l'ouverture de "Chêne gum" et "Mont Calme", relate le document. Le clan et la tribu concernés, suite à de nombreuses réunions avec la SLN, aboutissent à un accord de principe dans le but de pérenniser l'activité sur le site de Méa.»
 
 

Accord sous conditions

Un accord assujetti à des conditions, citées dans le cadre d'une réunion le 29 mai, à la tribu de Ouérou Pimet, précise le communiqué, en regrettant que le district n'ait pas été alerté de ce blocage. «Trois tentatives de rencontre organisées par les coutumiers avec les jeunes sont restées sans succès, ajoute-t-il. A ce jour, nous déplorons aussi l'attitude de la SLN qui a privilégié l'ouverture de "Chêne gum" et "Mont calme" sur l'avancement des points cités dans le compte-rendu du 29 mai.»
 
La fameuse serpentine de Kouaoua.
 

Serpentine encore incendiée

En marge de ce mouvement de protestation, la serpentine de la SLN a subi deux nouveaux feux, mardi et ce mercredi matin, ainsi qu'une tentative d'incendie.
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Le reportage télé de Brigitte Whaap et Claude Lindor.
©NOUVELLE CALEDONIE

Le reportage radio de Marguerite Poigoune.