Mondial féminin de football : "À nous de ne surtout pas prendre le Maroc à la légère"

Eugénie Le Sommer se confie avant le 8e de finale face au Maroc.
À quelques jours du 8e de finale contre le Maroc, mardi 8 août, entretien avec la recordwoman tricolore de sélections en Coupe du monde, Eugénie Le Sommer. L'attaquante évoque cet adversaire inattendu, qui ne manque pas de repères sur l'équipe de France.

NC la 1ère : Dans quelles circonstances avez-vous appris que le Maroc serait votre rival en 8e de finale du Mondial ?

Eugénie Le Sommer : On a regardé les deux matchs Colombie - Maroc et Allemagne - Corée du Sud à distance. On savait qu'on pourrait potentiellement affronter le Maroc mais il y avait beaucoup d'incertitudes. Il fallait qu'elles gagnent et que l'Allemagne ne le fasse pas. Finalement, les circonstances sont arrivées. C'est beau et comme quoi, dans le football, même si c'est inattendu, tout peut arriver. C'est une grosse surprise, mais elles méritent d'être ici.

C'est une sélection entraînée par Reynald Pedros, ex-international français, qui vous a également dirigée pendant deux saisons à l'Olympique Lyonnais. Quel est votre regard sur lui, sur sa personnalité ?

C'est quelqu'un qui a la joie de vivre, qui aime bien rigoler. Il est positif et il amène de la bonne humeur dans un groupe. Je pense que c'est ce qu'il apporte aussi au Maroc. En tout cas, c'est le souvenir que j'en ai.

Le Maroc a très mal débuté son Mondial avec une claque 6-0 reçue face à l'Allemagne, mais l'équipe a enchaîné sur deux succès sans encaisser de buts contre la Corée du Sud puis la Colombie. Qu'est ce qui pourrait être problématique face à cette sélection ?

Cette équipe, on peut le dire, a sorti l'Allemagne. Ce n'est pas rien. Même si elles ont perdu contre les Allemandes au premier match, ce sont ces dernières qui rentrent à la maison, et le Maroc est qualifié. C'est une équipe qui a beaucoup de qualités avec des joueuses qui ont évolué en France et même dans les sélections nationales jeunes. Elles ont une histoire avec la France. Elles nous connaissent bien de par leur coach et les joueuses qui composent cette sélection. Il va falloir se méfier de cette équipe. Dans le football, la vérité du papier n'est pas celle du terrain. À nous de mettre tous les ingrédients pour gagner et de ne surtout pas prendre cette équipe à la légère. 

Vous avez pu souffler contre le Panama, et le sélectionneur Hervé Renard a remplacé plusieurs titulaires à la pause ou à l'heure de jeu. Comment vous sentez-vous et que pensez-vous de cette gestion de l'effectif ?

Je me sens très bien, j'ai très bien récupéré. Là, nous avons du temps devant nous pour bien préparer ce match. Le coach a pu utiliser d'autres joueuses et c'est très important parce que l'on gagne avec tout le groupe. Chacune aura sa carte à jouer et la possibilité d'amener quelque chose à l'équipe. C'est ce qu'on a su faire sur les trois premiers matchs. Maintenant, une autre compétition commence et on a toutes nos armes donc c'est bien. 

Lors du dernier match, au-delà de la présence sur le terrain, certains éléments ont su se montrer décisifs comme Clara Matéo ou Vicki Bècho. Est-ce que cela a gonflé votre confiance ?

Oui, c'est sûr que ça fait du bien d'avoir sorti un gros résultat contre le Panama et de terminer de la meilleure des manières ce premier tour. Mais il y a encore des choses à rectifier et on doit continuer de travailler pour préparer du mieux possible le match face au Maroc. On arrive avec de la confiance.

La phase de poule est terminée, place à la phase finale. Vous qui avez disputé quatre Mondiaux, qu'est ce qui change dans l'état d'esprit ?

Ça passe ou ça ne passe pas (rires). Ce sont des matchs à élimination directe et il n'y a plus de calculs à faire. Il faut gagner pour passer alors qu'en poule, on peut faire un nul, tout dépend des autres résultats. Là, cela ne dépendra que de nous, il y aura un aspect mental différent. Il faudra tout donner pour passer.

Le match sera diffusé en direct sur NC la 1ère, mardi 8 août, à 21 heures.