Nickel : Christel Bories, la PDG d'Eramet, critiquée pour son soutien à la SLN

Christel Bories, la PDG d'Eramet en Nouvelle-Calédonie, au siège de la SLN ,à Nouméa

La famille Duval, premier actionnaire du groupe minier français Eramet, a écrit à l’Etat actionnaire pour lui demander le départ de Christel Bories, la PDG du groupe, affirme le quotidien financier l'Agefi dans son édition numérique du 3 mars.

"La famille Duval, premier actionnaire d’Eramet devant l’Etat, pousse pour le départ de Christel Bories, la PDG du groupe minier", rapporte L’Agefi, qui cite plusieurs sources non identifiées. Selon celles-ci, les Duval ont écrit à l’Agence des participations de l’Etat (APE) pour appuyer leur demande.

Christel Bories, "la Transformatrice", a entrepris une profonde modernisation du groupe français, centrée sur la numérisation et l'optimisation de l'activité, mais aussi sur l'accès des femmes aux responsabilités, y compris sur les sites miniers et industriels. Cette stratégie a été saluée par la Bourse de Paris et par les investisseurs. L'action Eramet a progressé de près de 60 % depuis le 1er janvier.

Remontée."Détentrice d’un peu plus de 36% du capital via les sociétés Sorame et Ceir, la famille Duval est remontée contre la gestion des dossiers de la Société Le Nickel (SLN) et d’Aubert & Duval, deux filiales d’Eramet ", souligne l'Agefi . Ces éléments sont au centre des critiques de la famille Duval contre Christel Bories, ajoute le quotidien.

Une source, proche du dossier, a indiqué à la 1ère qu'un des reproches adressé à Christel Bories concernerait "le dossier du remplacement de la centrale électrique de Doniambo (SLN) par une centrale moderne et moins polluante au GNL, un serpent de mer qui traîne depuis près de dix ans", avant donc l'arrivée de Madame Bories à la tête d'Eramet.

Performance. La publication récente des résultats annuels 2020 d’Eramet avait montré,malgré tout, la bonne performance de la filiale calédonienne du groupe français et la capacité de la SLN à réduire ses coûts, désormais proches des 5 dollars par livre, les plus bas des trois usines de Nouvelle-Calédonie. Le cours du nickel est actuellement de 8,39 dollars par livre.

Mine. La cession, envisagée par Eramet, de sa filiale Auber & Duval, le très discret mais très influent acteur des alliages haute performance pour l’aéronautique et l’automobile, permettrait à Eramet de se recentrer sur son activité minière en disposant de moyens financiers supplémentaires, notamment pour la SLN. Cette stratégie, mise en œuvre par Christel Bories, serait aujourd’hui remise en cause par son actionnaire principal.

"Avec ses droits de vote double, l’actionnaire familial dispose de près de 45% des droits de vote exerçables en assemblée générale", souligne l'Agefi. "Ce qui, compte tenu du quorum habituel lors des AG du groupe minier, lui assure la majorité." L’Etat détient pour sa part un peu plus de 25% du capital et 30% des droits de vote. Le BRGM détient par ailleurs 4,03 % des parts du leader français de la transition énergétique, les Provinces calédoniennes détenant un plus de 4 % de la société.

Le mandat de Christel Bories, qui a pris les commandes d’Eramet au printemps 2017, arrive à échéance lors de l’Assemblée générale du 28 mai prochain. Une porte-parole d'Eramet a refusé de commenter les informations de l'Agefi.

Une mine de la SLN (ERAMET) en Nouvelle-Calédonie.