Nickel : le métro de Moscou choisit les batteries SAFT [made in France]

Logo du métro de Moscou datant de la période soviétique.
Les nouvelles rames du métro de Moscou seront équipées de batteries-nickel fabriquées par SAFT à Bordeaux. Elles seront en circulation d’ici 2023 dans le réseau souterrain de la capitale Russe. Un succès qui démontre l'excellence technologique de l'entreprise française

Moscou est devenue l’une des villes leader en Europe de la mobilité électrique dans les transports publics. Les autorités locales et les dirigeants de la régie moscovite des transports publics ont choisi leur partenaire : il est français.

SAFT, filiale de TotalEnergies a remporté son "contrat de l’année", en tout cas un beau contrat qui aura nécessité des mois de négociation face à des concurrents indiens et chinois.

"Nous avions les meilleures batteries (MSX Nickel), notamment pour leur conception, leur fiabilité et leur durabilité, nos concurrents n'étaient pas aussi bons, et les Russes ont choisi les batteries SAFT", précise Serge Llompart, directeur du site SAFT de Bordeaux.

Le fabricant bordelais a remporté le contrat auprès de KSC Group, fournisseur russe de systèmes ferroviaires, pour la livraison de systèmes de batteries nickel destinés à la traction de secours du métro de Moscou. Les cellules MSX sont particulièrement adaptés au temps froid de l'hiver Russe. 

Dans le métro de Moscou

Dans le cadre de ce contrat, la société livrera près de 1.240 kits de batteries dotés de cellules MSX de technologie nickel, qui seront installés sur le nouveau parc de rames Moskva-2020, dont la mise en service est prévue pour fin 2023.

Chaque batterie (kit) contient près de 80 kilos de nickel de classe 1. Le métal est transformé dans l’usine de Bordeaux qui maîtrise toute la chaîne de fabrication des cellules électriques.

Les batteries SAFT contiennent près de 80-100 kilos de nickel de haute pureté.

Le nickel arrive dans des barils contenant la poudre de métal ou les briquettes de très haute pureté (99,98 % de nickel). La matière première est certifiée production responsable, selon les recommandations de l’Union européenne.

De la pâte et du « mille-feuille » de nickel, jusqu'aux batteries électriques les plus performantes, SAFT nous fait découvrir l’usine de Bordeaux. (images Nordine Bensmail)

©la1ere

D’où vient le nickel ?

Pour des raisons de confidentialité, pour protéger ses secrets industriels, le constructeur français ne le dira pas. Le nickel de haute pureté est l’un des principaux ingrédients de SAFT qui en achète plusieurs tonnes chaque année.

Tout juste apprendra-t-on que le directeur des achats de l'entreprise se rendra mi-octobre à la grande semaine (LME Week) de la Bourse des métaux de Londres. Il y rencontrera les producteurs métallurgiques, les chimistes du nickel, pour négocier les contrats avec eux.

Certains de ces industriels du nickel ont des noms connus en Nouvelle-Calédonie : Eramet, Glencore, Trafigura et Vale.

SAFT fournira les cellules MSX et des conseils techniques à KSC Group dans le cadre de l'initiative de production locale soutenue par les autorités russes.

Le potentiel du nickel

Un beau contrat et un nouveau succès pour le fabricant français qui s’intéresse aussi à d’autres débouchés, d’autres innovations pour ses batteries électriques.

Elles pourraient intéresser les Outre-mer et la Nouvelle-Calédonie. Le phare du port de Göteborg en Suède vient de choisir des batteries électriques de fabrication française.

Équipés des batteries SAFT (Sunica.plus) au nickel, les feux de navigation qui marquent l'entrée du port le plus fréquenté des pays nordiques bénéficient de 60 jours d'autonomie.

Alimenté par ces batteries et l'énergie solaire, le système est plus fiable et moins coûteux qu'un câble d'alimentation sous-marin.

Phare à l'entrée du port de Göteborg en Suède