Glencore et Vale ont publié leurs résultats annuels. L’usine du Nord a été confrontée au Covid et à la délicate maintenance de ses fours; l’usine du Sud dont la production s’envolait a été brutalement interrompue en décembre. Le cinquième producteur mondial de nickel a souffert.
Le nickel a encore progressé lundi au LME de Londres, soutenu par les bons résultats de trois des plus grands aciéristes japonais. "La demande et les carnets de commande des sidérurgistes de l’inox sont bien remplis", a estimé l’analyste Neon Metals. Le nickel a aussi bénéficié de la vague d’optimisme des marchés boursiers asiatiques et américains. Enfin, la baisse du dollar favorise les achats de matières premières.
Les stocks de minerai de nickel en Chine ont chuté de 17.000 tonnes métriques humides la semaine dernière, à 8,08 millions a déclaré SMM, la revue de la Bourse des métaux de Shanghai.
Contrastes calédoniens
"Pour la Nouvelle-Calédonie, les données des douanes chinoises ont montré que les expéditions de minerai de nickel vers la Chine ont bondi de 58,6 % à 522.013 tonnes en décembre par rapport au mois précédent. Ce chiffre est le plus élevé depuis au moins trois ans" a indiqué le centre d’analyse du négociant industriel Marex Spectron.
De son côté, la dernière publication du Groupe International d’Etudes du Nickel (INSG) a confirmé la place prépondérente de la Corée du Sud qui est, selon les statistiques publiées, le premier importateur de minerai calédonien en 2020. Juste devant la Chine et avant le Japon.
Vale-NC bondit puis retombe
La production mondiale de nickel du brésilien Vale a peu changé en 2020. Concernant Vale-NC, l'usine calédonienne de Vale, l’INSG a pointé fin novembre une hausse de 182 % par rapport à 2019 de la production de Nickel Hydroxyde Cake (NHC), l’ingrédient calédonien des batteries pour les voitures électriques. Un chiffre qui confirme et valide les options prises par les métallurgistes calédoniens de la Province Sud.
Cependant, "la production de Vale-NC a chuté de 40 % au quatrième trimestre 2020 à 5 100 tonnes. Les opérations de l'usine ont été interrompues depuis le 10 décembre après la destruction partielle de l'outil industriel par des émeutiers" ont indiqué les analystes de Neon Metals sur la base d'informations transmises par Vale aux milieux financiers.
Glencore : KNS n'y arrive pas encore
Glencore a rapporté que sa production de nickel a diminué de 9 % en 2020. Sur la page de présentation de son rapport annuel, le négociant se présente comme un important producteur de nickel, avec des actifs en Australie, au Canada et en Europe. Glencore indique que les difficultés de l’usine du Koniambo en Nouvelle-Calédonie et celles de l’usine de Sudbury au Canada expliquent la baisse de sa production de nickel.
"La production de l’usine du Kaniambo en Nouvelle-Calédonie a été gravement affectée par les restrictions de Covid-19 et a fonctionné avec une seule ligne de production pendant la majeure partie de l'année."
Concernant Koniambo Nickel (KNS), dont il détient 49 % du capital associé à la SMSP Calédonienne (51 %), le rapport annuel de Glencore révèle que la production annuelle a chuté de 29 % en 2020. Calibré pour une production d’environ 40.000 tonnes de nickel, KNS en a produit 16.900 tonnes - 6 800 tonnes de moins qu’en 2019 - a encore précisé Glencore dans son rapport annuel 2020. Les chiffres fournis par le négociant Suisse et les explications qu'il donne ont suscité un certain nombre d'interrogations dans les milieux industriels calédoniens.
L'un des deux fours (de l'usine du Nord NDLR) faisait l'objet d'un entretien planifié lorsque à cause du Covid-19 des restrictions ont été introduites en mars 2020, retardant son redémarrage jusqu'en octobre. Le deuxième four a été démonté pour entretien en janvier 2021, avec un redémarrage prévu en avril