La clinique Kuindo-Magnin ne pratique plus d’accouchements ni de chirurgies lourdes à partir de ce mardi 15 juin. En cause : le manque d’effectif au sein du service d’anésthésie-réanimation. Dr Isabelle Diesnis, anesthésiste-réanimateur, apporte des précisions.
"Notre revendication principale, c'est la sécurité". L'annonce est tombée le 5 juin dernier : les anesthésistes-réanimateurs libéraux n'assureront plus les accouchements à partir du 15 juin, 7h, à la clinique Kuindo-Magnin. Une annonce en entraînant une autre : le 12 juin, l'établissement de santé annonçait que les interventions lourdes ne seront elles aussi, plus assurées, étant donné qu'elles nécessitent la présence d'un anesthésiste-réanimateur.
La sécurité avant tout
Cette décision radicale a été prise par la direction de la clinique Kuindo-Magnin. Elle fait suite au cri d’alarme lancé par les anesthésistes-réanimateurs : le service n’est plus en mesure d’assurer la sécurité des patients. "En tant qu'anesthésiste, la nuit, on est de garde sur place et on a à gérer plusieurs pôles : la maternité, les services, le bloc opératoire et les services de soins intensifs." explique le Dr Isabelle Diesnis, anesthésiste-réanimateur.
On ne peut pas être à deux endroits en même temps, donc on a besoin d'un infirmier anesthésiste, qui nous seconde dans toutes ces missions.
Or, dans l’état actuel de ses finances, la direction de la clinique affirme ne pas être en capacité d’embaucher du personnel. Elle demande le soutien du gouvernement pour recruter deux, voire trois infirmiers-anesthésistes en plus des neuf titulaires présents, pour assurer, ce qu'elle estime être un service public. "Nous soutenons le fait que la clinique ait besoin d'aides publiques mais nous en tant que médecins, on ne peut pas continuer à travailler, sans que les conditions de sécurité soient réunies" poursuit l'anesthésiste-réanimateur.
Dans l’attente, la moyenne hebdomadaire de la clinique a été modifié : 50 opérations ont été déprogrammées cette semaine et une trentaine d’accouchements, devront se faire ailleurs.
Les patientes qui doivent accoucher sont d'ailleurs invitées à appeller la clinique et l'établissement les orientera soit vers la clinique soit vers l'hôpital public, en fonction des discussions prévues. Une première rencontre entre la direction de la clinique et la direction des Affaires Sanitaires et Sociales a en effet eu lieu aujourd’hui lundi 14 juin. Une autre est prévue cette semaine, avec cette fois-ci, la Cafat et les anesthésistes-réanimateurs de la clinique Kuindo-Magnin.