Il a été lancé aujourd'hui et court jusqu'au 31 juillet: l'OPT relance un appel d'offres pour sécuriser l'internet calédonien par une liaison sous-marine de secours, qui doit relier Fidji à Nouméa. Montant estimé: 4,5 milliards.
Martine Nollet et Françoise Tromeur •
Nouvel épisode dans le dossier «Gondwana 2». C'est-à-dire le projet porté par l'OPT de déployer un second câble sous-marin dans le Pacifique pour sécuriser Gondwana 1, et donc l’internet calédonien. Un nouvel appel d'offres a été lancé, qui court du 30 mars au 31 juillet, a annoncé hier l'Office des postes et télécommunications.
«Sécurité»
«Pourquoi? Pour des raisons essentiellement de sécurité», explique Gaël Yanno, président du conseil d'administration. «Si le câble actuel, qui est le Gondwana 1 reliant l'Australie à la Calédonie, venait à être rompu, on imagine que ce serait probablement entre deux semaines et trois semaines de rupture complète d'Internet. Ce qui n'est pas acceptable pour la Nouvelle-Calédonie, pour son économie.» En janvier, une coupure sur le câble sous marin de Tonga avait provisoirement coupé du monde le petit royaume.
Risque
En Calédonie, un dispositif de secours existe. Satellitaire, il ne permet, précise Gaël Yanno, de garder que 3 % du débit. «Notamment pour tout ce qui concerne les urgences, ce qui est médical et ce qui est lié à la police. En revanche, prévient-il, les opérations financières, les transactions bancaires, tout ce qui est lié au numérique serait neutralisé en cas de rupture du câble sous-marin qui existe. C'est un risque que nous connaissons depuis longtemps, puisque ça fait dix ans qu'il n'y a qu'un seul câble mais la probabilité existe et nous ne pouvons pas nous permettre ça.»
Pourquoi Fidji?
«Le choix de Fidji était le choix stratégique prépondérant», développe pour sa part le directeur général de l’Office Philippe Gervolino, «qui correspond non seulement à un choix de diplomatie économique dans la région, d'insertion régionale, mais il est également préconisé par les entreprise privées calédoniennes qui souhaitent au travers de l'internet calédonien, porté par l'OPT, pour pouvoir assurer un rayonnement économique régional et rayonner sur la zone.»
Annulation
Cette sécurisation était inscrite dans le plan OPT 2017. L’objectif reste de rallier la grande plate-forme des Etats-Unis via le Pacifique, mais à moindre coût. C'est d'ailleurs l'argument des économies à réaliser que l'OPT a mis en avant le 29 octobre, pour annuler un précédent appel d'offre. Les options présentées par les fournisseurs ASN et Hawaiki Submarine Cable (HSC) ont alors été rejetées.
Câble local Picot 1
Cet appel d'offres doit aussi permettre de sécuriser l'internet à l'échelle de la Calédonie: en prolongeant le câble Picot 1 qui relie Poindimié, Ouvéa et Lifou vers Maré, l'île des Pins, le Sud de la Grande terre et Nouméa.
Objectif 2021
Le coût de l’investissement total est estimé à 4,5 milliards CFP. Financement prévu: apport en fonds propres, emprunt, appel la fiscalisation métropolitaine et demandes de subventions, nationales et européennes, au titre du développement numérique et de la continuité territoriale. Le début des travaux est programmé fin 2020 pour une mise en service en 2021.