Comment mieux suivre l'activité sismique de la zone Pacifique ? Peut-être avec ces capteurs géophysiques qui seront bientôt installés le long d'un câble sous-marin de télécommunication. Le projet, financé grâce à une enveloppe de 18 millions d’euros, soit plus de 2 milliards de francs CFP, a été officiellement présenté à Paris, le mardi 22 avril. Cet investissement va permettre notamment "le déploiement et l’exploitation de capteurs géophysiques dans cette zone à haut risque de séismes et tsunamis pour les populations du littoral", détaille l'Etat.
Des données exploitables par les scientifiques et la protection civile
Ces capteurs doivent être posés sur le câble sous-marin, "Tam Tam", qui sera installé dans les prochains mois entre le Vanuatu et la Nouvelle-Calédonie, à Lifou précisément. "Une première utilisation mondiale de cette technologie dans la faille des Nouvelles-Hébrides", selon la société Pacific Peering, en charge de ce câble intelligent. "Les données seront accessibles sans licence par la communauté scientifique et la protection civile." Des informations qui "seront hébergées dans un data center en Nouvelle-Calédonie répondant aux derniers standards de sécurité et de connexion."
Mieux comprendre les aléas sous-marins
Ce nouveau dispositif technique permettra aussi aux scientifiques de mieux comprendre les aléas sous-marins et les impacts du dérèglement climatique. "Il proposera une amélioration de l’alerte des populations en cas de catastrophes naturelles dans un bassin de près 600 000 habitants. Ce projet, soutenu par la France, a été mis en valeur par le président de la République lors de sa visite à Port-Vila le 27 juillet 2023."
Un câble intelligent réalisé par des industriels français
En collaboration avec les gouvernements de la Nouvelle-Calédonie et du Vanuatu, ce projet de câble intelligent sera réalisé par des industriels français et l'Ifremer, avec des partenaires du Vanuatu.
Le projet a été annoncé il y a quelques jours, puis détaillé ce mardi 22 avril à Paris, par Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, en présence de Marie Guevenoux, ministre déléguée chargée des Outre-mer, et Hervé Berville, secrétaire d’État chargé de la Mer et de la Biodiversité, avec Bruno Bonnell, secrétaire général pour l’investissement, en charge de France 2030.
Pour rappel, France 2030 est un grand plan d'investissement, notamment pour "rattraper le retard industriel français, d’investir massivement dans les technologies innovantes ou encore de soutenir la transition écologique."
11 lauréats de projets pour les grands fonds marins
En parallèle, 25 millions d’euros (un peu moins de 3 milliards de francs CFP) seront accordés pour 11 lauréats de l’appel à projets « Grands fonds marins ». "Le plan d’investissement France 2030 a identifié les grands fonds marins comme nouvelle frontière de la connaissance humaine, qui nécessite le développement de technologies de pointe." Les projets sélectionnés ont également été présentés à Paris cette semaine.