Le Parti travailliste appelle à l'unité des indépendantistes

Ce neuvième congrès se tenait à la tribu de Roh, dans le Nord de Maré.
Trois jours de congrès à Maré, pour le Parti travailliste. Le mouvement de Louis Kotra Uregei a analysé le référendum et dressé un bilan sévère des trente ans d'accords. En vue des prochaines échéances électorales, il appelle les indépendantistes à se mettre autour d'une même table.
Le référendum, il en a été question vendredi, au premier jour de ce congrès tenu dans le Nord de Maré. Les structures du parti faisaient leur bilan. A cette occasion, chacun a pu s'exprimer sur son ressenti après le 4 novembre, marqué par 80% de votants et un «oui» à 43%.
 

Non-participation, ou presque

Les militants semblent avoir suivi le mot d'ordre de non-participation. Certains se sont tout de même rendus aux urnes. Mais selon un cadre, ce constat ne fait que démontrer la solidité et le pluralisme des structures du parti. Et si le président, Louis Kotra Uregei, trouve une chose positive à ce référendum, c'est la forte mobilisation des électeurs.
 
 

Provinciales et prochain référendum

Samedi, les quelque 200 militants présents ont travaillé en atelier sur différents thèmes: la situation et l'analyse politique post référendum, l'état des lieux de la jeunesse en particulier kanak. Un groupe a planché sur le projet de constitution de Kanaky. Un autre, sur les enjeux politiques, notamment les provinciales de mai 2019 et le deuxième référendum en 2020.
 

D'abord de nouveau appeler à la stratégie unitaire, absolument nécessaire.

 

Discuter

Avant toute chose, Louis Kotra Uregei appelle les autres formations indépendantistes à s'asseoir autour d'une même table avec le Parti travailliste. Pour discuter et élaborer une stratégie commune. C'est ce qu'il met en avant dans la feuille de route issue du congrès: «D'abord de nouveau appeler à la stratégie unitaire, absolument nécessaire.» ​​​​​
Le reportage de Brigitte Whaap et Carawiane Carawiane. 
©nouvellecaledonie
 

Viser la majorité au Congrès

«Ensuite, sur les échéances électorales, déroule-t-il, il faut privilégier ce qui va nous permettre d'être majoritaires au Congrès, et bien sûr au gouvernement. Et l'année prochaine, si le mouvement indépendantiste est majoritaire au Congrès, on exercera le pouvoir comme dans un pays indépendant.»
 

L'année prochaine, si le mouvement indépendantiste est majoritaire au Congrès, on exercera le pouvoir comme dans un pays indépendant.

 

«Marginalisation et recul du peuple kanak»

Quant au bilan de ces trois dernières décennies, y compris jusqu'à aujourd'hui, il a été «assez clair», relate le président du PT: «période de marginalisation et de recul du peuple kanak. Pour nous, restent des exigences fortes, notamment sur les velléités de remise en cause du gel du corps électoral, de remettre en cause la clé de répartition, d'annulation des prochains référendums...» Sur ces sujets, le Parti travailliste a en commun avec le FLNKS d'être «absolument contre. On s'oppose à toutes ces remises en cause.» 
 

Gel du corps électoral, clé de répartition, prochains référendums: «On s'oppose à toutes les remises en cause.»

 

«Référendum d'autodétermination bidon»

Par ailleurs, le Parti travailliste «réitère l'exigence de l'inscription automatique de tous les Kanak sur toutes les listes électorales. Parce qu'on a constaté sur ce référendum que nombre de Kanak n'avaient pas pu voter. C'était bien la preuve que c'était un référendum d'autodétermination bidon.» 

Ecoutez Louis Kotra Uregei, joint dimanche midi par Coralie Cochin.​​​​​​A retrouver au JT de 19h30.