Le Parti travailliste évoque la visite présidentielle et les «compromissions» indépendantistes

Durant la conférence de presse de ce 17 mai.
Emmanuel Macron n’aurait pas dû se rendre sur les tombes des dix-neuf d'Ouvéa le 5 mai, estime le Parti travailliste. Le mouvement s’interroge également sur la crédibilité du groupe UC-FLNKS et Nationalistes. Il arrêtera mi-juillet sa position pour le scrutin du 4 novembre.
Le déplacement d’Emmanuel Macron en Calédonie et les positions soutenues par le FLNKS: tels étaient les sujets sur lesquels le Parti travailliste tenait à s’exprimer publiquement, ce matin. Concernant la visite présidentielle, le PT «ne partage pas l’euphorie générale». Louis Kotra Uregeï estime qu’en se rendant à Ouvéa le 5 mai, Emmanuel Macron a confisqué le devoir de mémoire aux familles des 19 indépendantistes kanak tués dans l'assaut de la grotte.

«Ce n'est pas bien d'avoir fait ça»

«Pourquoi pas le 4, pourquoi pas le 6, pourquoi forcément le 5?, interroge a posteriori le dirigeant indépendantiste. Le 5, c’est depuis trente ans la commémoration par les familles de cette tragédie. Il fallait laisser ça aux familles. Il ne fallait pas s’imposer. Le président de la République a montré qu’il pouvait aller partout, que personne ne pouvait l’empêcher de faire ce qu’il voulait faire. C’est quoi, le fait du prince? Où est le respect de la dignité des familles ? Pour nous, ce n’est pas bien d’avoir fait ça.»
Le Parti travailliste considère également que remettre au gouvernement les actes de la prise de possession représentait une erreur.
 

Crédibilité

Le mouvement s’interroge par ailleurs sur la crédibilité du groupe UC-FLNKS et Nationalistes au Congrès. Pour le PT, depuis 2015, les positions prises lors des Comités des signataires ne correspondent pas à celles qui étaient arrêtés avant de se rendre à Paris. Louis Kotra Uregeï cite en exemple l’inscription des natifs sur la liste électorale spéciale.

«Il ne faut plus parler de référendum d’autodétermination.»


«Compromissions»

«Ce sont pour moi des prises de position par des responsables politiques, mais qui ne sont pas des positions du mouvement indépendantiste. J’ai entendu parler de compromis. Il n’y a jamais de compromis sur ces questions-là. Ce sont pour moi des décisions qui sont des compromissions, assène-t-il. Ça a faussé les choses. Aujourd’hui, pour moi, il ne faut plus parler de référendum d’autodétermination, avec les conditions qui ont été faussées.» 

Congrès extraordinaire

Puisqu’il estime que le référendum n’existe plus, le Parti travailliste participera-t-il au scrutin du 4 novembre ? Réponse le 14 juillet. «On a choisi cette date pour faire notre congrès extraordinaire à Nouméa, précise Louis Kotra Uregeï, à l’issue duquel on annoncera la prise de position du Parti travailliste par rapport au référendum et la stratégie qui s’ensuivra.» Mais d’ajouter: «Jusqu’à présent, on n’a jamais utilisé le terme de boycott. Si les conditions sont réunies, on participe. Si les conditions ne sont pas réunies, on ne participe pas.»

A retrouver ce soir au journal télévisé.