"Pas de prêts, mais des subventions", les élus calédoniens de la mission transpartisane affichent une position unanime

La mission transpartisane à l'Assemblée nationale
Cette semaine, à Nouméa, Emmanuel Moulin, chef de la délégation interministérielle, rencontre les acteurs politiques et économiques calédoniens pour trouver des solutions à une sortie de crise en Nouvelle-Calédonie. Les élus calédoniens se rejoignent sur un point : pas de prêts de l'État, mais des subventions.

Alors qu’Emmanuel Moulin, chef de la délégation interministérielle, est en déplacement à Nouméa, pour tenter de débloquer la situation financière du territoire, les élus calédoniens affichent une position unanime : pas de prêts, mais des subventions. L’Éveil océanien demande un suivi interministériel pour le plan quinquennal, tandis que le Rassemblement et Calédonie ensemble plaident pour un soutien financier sans alourdir la dette déjà critique de l’archipel.

L'Éveil océanien attend un suivi interministériel

Une réunion avec Emmanuel Moulin, est prévue avec l'Éveil océanien, ce jeudi 28 novembre, à Nouméa, pour discuter de la création d’une délégation dédiée au suivi du plan quinquennal adopté le 28 août dernier.

Nous attendons la création d’une délégation interministérielle pour accompagner ce plan [quinquennal adopté en août dernier].

Milakulo Tukumuli, président de l’Éveil Océan

Le Rassemblement plaide pour des subventions, pas des prêts

La délégation calédonienne poursuit sa mission à Paris, à l'occasion de l'examen du projet de loi de finances au Sénat, pour obtenir des subventions de l’État et éviter un recours accru à l’endettement.

Pour Virginie Ruffenach, présidente du groupe Rassemblement au Congrès, les subventions sont essentielles pour éviter d’aggraver la dette calédonienne.

Nous demandons plus de 100 milliards de subventions à l’État, en investissement et en fonctionnement. Jusqu’à présent, nous n’avons reçu que des avances de trésorerie ou des prêts.

Virginie Ruffenach, présidente du groupe Rassemblement au Congrès

Elle a également rappelé que le territoire, déjà à un taux d’endettement de 340 %, atteindrait 650 % en cas de nouveaux emprunts, une situation qu’elle juge "non raisonnable".

Calédonie ensemble demande un soutien technique

Lundi soir, Calédonie ensemble s'est entretenu avec Emmanuel Moulin, chef de la délégation interministérielle. Un échange d'une heure qui n'a pas rassuré le mouvement, explique Philippe Dunoyer, qui plaide également pour des subventions et pas des prêts et demande un soutien technique.

Un soutien technique peut être humain, technique, juridique, fiscal, pour accompagner les réformes, parce qu'elles sont d'ampleur sur les régimes, les modèles économiques et sociaux.

Philippe Dunoyer pour Calédonie ensemble

Dans ses propos, Philippe Dunoyer est catégorique : "pas de prêt, des subventions, pas d'endettement et pas de conditionnement à des réformes fiscales immédiates dont on n'a pas du tout les moyens", a-t-il martelé.