Pénurie de scooters neufs chez les concessionnaires

La hausse des prix complique l'importation de scooters neufs.
Il n’y a presque plus de scooters neufs à vendre à Nouméa. En cause : un niveau de production loin de celui existant avant la crise sanitaire. Et faute de trésorerie suffisante, difficile pour les concessionnaires de faire venir des conteneurs remplis de deux roues.

Qu'il s'agisse de quads, de motos ou de scooters, l'activité de cette enseigne du Faubourg-Blanchot a connu un coup de frein avec la période référendaire. Son chiffre d’affaires avait baissé de moitié.

Mais ce n'est pas tout. Les effets de la crise sanitaire se font encore ressentir : aucun scooter neuf n’a été livré en 2022. "C’est vrai que c’est compliqué de s’approvisionner depuis la crise du Covid, témoigne une commerçante. Et c’est vrai que quand on doit faire des commandes, c’est directement par conteneurs, donc en grosses quantités. Et vu qu’il n’y en n’a pas, on ne peut pas en importer."

La demande "est toujours là", selon la vendeuse. "Elle grandit de plus en plus" même. "Pour l’instant, cette année, on n’a pas pu répondre à la demande", déplore-t-elle.

Problèmes de trésorerie  

Chez cet autre concessionnaire de la capitale, situé en centre-ville, c’est la réparation et la vente de scooters d’occasion qui font tourner la boutique. Vendre du neuf n’est plus compétitif. Les fournisseurs ont augmenté leurs prix de 15 %, le montant du fret a explosé et les taxes s’élèvent à 37 %. 

"Aujourd’hui, c’est plus une question de trésorerie, d’avoir les moyens de faire revenir un stock, estime ce vendeur. Vu la situation qu’on a eue depuis trois ans, je me suis dit que je n’allais pas réinvestir. J’ai été obligé d’emprunter de l’argent pour remettre dans le commerce".


Des prix "déraisonnables"

Le concessionnaire fait face à de grosses difficultés à présent. "Je n'arrive déjà pas à rembourser mon investissement à l'ouverture. Je m'étais attaché à baisser mes marges, pour pouvoir être attractif. Là, je souhaitais recommander des scooters. J'ai des clients qui m'ont demandé des devis sur du neuf. Et quand ils voient ces tarifs-là, ils disent "mais vous êtes fous". On arrive à des prix qui sont déraisonnables". 

Sur les pièces détachées, ce professionnel estime l’inflation entre 25 et 30 %. Il demande une baisse de la TGC, la taxe générale à la consommation, de 22 à 11 %. 

Ecoutez le reportage de Julie Straboni 

Les concessionnaires de scooters en difficulté