Les dermatologues sont de moins en moins nombreux en Calédonie. Il faut parfois attendre quatre mois pour avoir un rendez-vous.
Une désertification partiellement atténuée par un système de dérogations temporaires autorisant un médecin non installé à travailler avec un médecin titulaire d'une convention.
Un seul médecin par convention
"Depuis l'année 2023, on a pu avoir des gens qui travaillent avec nous dans nos cabinets alors qu'on n'avait qu'une convention, explique le dermatologue Eric Lancrenon. Il y a en Calédonie un Numerus clausus qui fait qu'une convention égale un médecin. Là, les autorités ont accepté que l'on puisse avoir un deuxième médecin sur la même convention."
Pas de statut de collaboration
Le docteur Claire Jacquin est déjà venue travailler en Calédonie dans le cadre de cette disposition. Elle pratique ici une médecine enrichissante, avec les peaux pigmentées par exemple. Mais le manque de visibilité sur l'avenir du pays et l'absence d'un véritable statut pour ce type de collaboration avec un médecin conventionné ne l'incite pas à s'installer :"Ce côté réglementaire constitue un frein, confirme la spécialiste. En Métropole, il est possible de faire des collaborations assez facilement, de même que des remplacements. Ici ce statut de collaboration qui conviendrait de manière optimale à plusieurs de mes collègues, et à moi-même, n'est pas encore officialisé."
1600 cancers de la peau par an
1,5 dermatologue pour 100 000 habitants, c'est trop peu pour le pays, où sont opérés chaque année plus de 1 600 cancers de la peau.