Paroles de confinés : Merwin, Monité et Adhysson

Ils sont actuellement 340 en confinement dans les hôtels réquisitionnés par le gouvernement. Un passage obligé pour entrer en Nouvelle-Calédonie, épargnée par le Covid-19. Rencontres avec des confinés qui vivent, chacun à leur manière, ce retour ou cette arrivée sur le territoire. 
Au Château Royal, plusieurs dizaines de personnes, seules, en couple ou en famille, vivent en vase clos. A peine arrivés ou proches de retrouver une vie normale en dehors des quatre murs d’une chambre d’hôtel - même avec vue sur mer - les membres de cette petite communauté vivent un quotidien hors du commun. Sous surveillance médicale, sans contact direct avec leurs proches, ils traversent une quatorzaine obligatoire, tous animés par l’envie de rejoindre le Caillou, loin de la crise sanitaire qui sévit en métropole. Un objectif qui a parfois été long et semé d’embuches...
 

Ressentis

Brice Bachon, journaliste qui rejoint la rédaction de NC la 1ère, achève lui aussi sa période de confinement. Il nous fait partager les rencontres faites au cours de ces deux semaines. Des histoires particulières, des expériences différentes, des ressentis contrastés sur ces 14 jours à passer dans un cadre certes appréciable, mais qui n’en rend pas l’épreuve simple à vivre pour autant. Rencontre, au fil des jours, avec quelques-uns de ces naufragés du Covid. Premier échange ce mercredi 14 octobre avec une famille arrivée pour raisons professionnelles. 
 

Merwin, Monité et leur fille Adhysson : 

« Notre objectif était de nous rapprocher de Wallis en venant travailler ici. » 

Cela fait 15 ans que ce couple de Wallisiens habite en région parisienne. « La situation devient intenable là-bas », raconte Monité. Une opportunité professionnelle longtemps attendue a permis à sa famille de s'extraire de l'épidémie. Voilà plusieurs années que Merwinn, son mari, attendait sa mutation au centre pénitentiaire de Nouméa. Il l’a enfin obtenue ! Mais pour cette famille, comme pour beaucoup d’autres, la situation n’a pas été simple pour venir prendre son poste de gardien de prison à temps. 

« Il n'y avait pas de places dans l’avion... Je devais commencer mon travail le 1er octobre... J’aurai plus de deux semaines de retard, déplore Merwinn. Mais c’est comme ça, on n’y peut rien », continue t-il avec philosophie. Le couple et sa fille, Adhysson, profitent, comme les confinés de l’hôtel, de leurs deux « promenades » quotidiennes en attendant le 17 octobre, date à laquelle ils vont pouvoir enfin reprendre une vie normale. « Nous sommes heureux d’être là, la vie sera plus simple et plus belle qu’en métropole »