40% des violences intrafamiliales se révèlent durant la grossesse. Et dans 33 % des consultations, les patientes déclarent des violences.
Le reportage de Martine Nollet :
Les violences pendant la grossesse
Partenariats
Pour libérer la parole des patientes et détecter au plus tôt les victimes de violences, un ensemble de professionnels s’est structuré en réseau. Au niveau du CHT, d’une part, puis avec des partenaires hors Médipôle :- le centre de protection maternelle et infantile ;
- le dispositif d’accueil des victimes ;
- l'aide sociale à l’enfance ;
- l'Association pour l'accès au droit et l'aide aux victimes ;
- la gendarmerie, la police, le Parquet ;
- SOS Ecoute ;
- la mission à la condition féminine.
Une trentaine de professionnels réunis
Sage-femmes, psychologues, pédopsychiatres, police et gendarmerie... Une trentaine de professionnels, en première ligne pour évaluer une situation à risques, se sont rencontrés lundi pour faire le point au bout d’un an de travail en réseau.On connaît bien ce qui a été mis en place pour nous, au sein du CHT, avec nos collaborateurs directs. On connaît un peu moins bien hors CHT, si ce n'est les noms des structures et des réseaux. C'était la première fois qu'on pouvait tous se rencontrer, porter un visage sur un nom et c'es la première pierre pour consolider ce réseau.
- Céline Mériadec, cadre sage-femme au centre hospitalier Gaston-Bourret
Conséquences nombreuses
A terme, cette équipe pluridisciplinaire envisage de mettre en place des relais dans les provinces Nord et Iles. Les violences envers une femme enceinte peuvent avoir différentes conséquences médicales, a-t-il été étayé lundi : décollement du placenta, rupture prématurée des membranes, troubles neurologiques, ou troubles psychologiques tels que des conduites à risque ou une dépression post-partum. Les risques de fausse couche, même tardive, et de perte du bébé sont plus importants, tout comme le risque d'accoucher d'un enfant prématuré ou hypotrophié.Aggravé par le confinement
Sachant que la période de confinement, de fin mars à fin avril, a vu les violences se multiplier au sein des familles, envers des femmes, des jeunes filles et des enfants (retrouvez ici le rappel qui a été fait à l'époque des numéros de secours et de soutien).Ce que je souhaite, c'est que les patientes qui subissent des violences sachent que nous, nous sommes là. Au CHT, il y a une équipe bien étoffée. Je veux qu'elles sachent qu'il y a aussi le dispositif d'aide aux victimes. Qu'elles seront entendues, protégées et soutenues au niveau juridique, social et médical. Et elles viennent quand elles veulent.
- Gina Carpentier, cadre supérieure du pôle mère-enfant au CHT