“Un couvre-feu pour les mineurs de moins de seize ans pendant la période des vacances scolaires”. Vœu déposé au conseil municipal par Générations Nouméa, à travers son représentant Emmanuel Bérart. "Le 13 mai, la Nouvelle-Calédonie a subi une insurrection violente et destructrice", argumente le groupe. En ville, "la situation reste tendue, notamment pour les habitants de certains quartiers confrontés à des dégradations récurrentes. Le nombre cambriolages est en augmentation. Des départs de feu volontaires criminels se répètent".
"Des actes souvent commis par des mineurs"
Estimant que "ces actes sont souvent commis par des mineurs", Générations juge "indispensable de prendre des mesures adaptées et proportionnées pour limiter les troubles à l'ordre public". En l'occurrence, l'interdiction de circuler pour les enfants et les adolescents nouméens d'ici à la rentrée, entre 22 heures et 6 heures du matin. La réflexion a déjà été menée au Mont-Dore, où les élus du mouvement ont convaincu le conseil municipal de porter la demande devant les services de l'Etat - c'est de sa compétence.
"Accord sur le fond"
La maire de Nouméa s'est engagée à faire de même, sous réserve de petits ajustements au texte initial. "Je pense que globalement, sur le fond, on ne peut être que d’accord", a réagi Sonia Lagarde. Sur la forme, "je laisserai le haut-commissaire se prononcer sur l’applicabilité d’un vœu comme celui-là, a-t-elle ajouté. Le fond du problème, c’est celui de la parentalité, la responsabilité des parents."
"Inconcevable"
"Pour moi, ce genre de vœu est inconcevable, il est hors de question que je valide ça", a rétorqué l'indépendantiste Joseph Boanemoa. L'élu d'Unité pays estime que la démarche pointe les quartiers Nord et qu'elle serait contre-productive. "Si on veut parler de reconstruction, de notre jeunesse, il faut apporter un autre discours, une autre forme de pédagogie. Ce genre de vœu risque d’avoir les effets inverses."
"Pas d'autre moyen"
"C’est sur l’ensemble de la commune", trouve au contraire Jérémie Katidjo-Monnier, de Calédonie ensemble, "pour que l’ensemble de nos jeunes reste en famille aux heures tardives". "J’aimerais qu’on développe des outils pour la jeunesse, il faut redéployer des outils pour la parentalité, mais pour l’instant, conclut Emmanuel Bérart, on n’a pas d’autre moyen. Il faut bien qu’on essaie de faire quelque chose." Au Mont-Dore comme à Nouméa, la suite dépend du haussaire.
Le Petit Poucet rebaptisé
Ce dernier conseil d'une année très compliquée a été marqué par la "bonne nouvelle" en matière d'assurances, cinq milliards de francs accordés en dédommagement des dégâts liés aux émeutes. Toutes les délibérations ont été adoptées, durant une séance qui a duré deux heures. Comme le changement de nom pour la maternelle Le Petit Poucet de la Vallée-du-Tir, rebaptisée "école primaire Céline-Teyssandier-de-Laubarède" à partir du 1er janvier.
Réflexion autour des casinos
L'avance de subvention à RRB à travers l'Association culture et loisirs a fait toutefois débat. L'élu Unité pays s'est opposé à une mesure jugée non prioritaire, ses collègues de "Nouméa c'est vous" et Calédonie ensemble se sont abstenus. Il a aussi été question de piste cyclable, avec un texte sur la liaison entre la promenade Pierre-Vernier et le "grand centre". Ou de casino.
Le cahier des charges et l''autorisation d'exploitation arrivent à terme, pour l'établissement de jeux situé dans un hôtel de l'Anse-Vata. Par la suite, la maire souhaite qu'il apporte une participation aux événements de la ville. "C'est ce qui se fait dans toutes les villes où il y a des casinos."
Prochain conseil en février, pour le débat des orientations budgétaires.