Bientôt la fin des séances de rééducation pour les anciens malades du coronavirus ? C'est en tout cas la décision que les kinés calédoniens laissent planer. "On veut bien aider, parce que le Covid est une cause pays. Mais à un moment, il faut qu'on arrête les frais", prévient Nicolas Volk, qui préside le syndicat des masseurs-kinésithérapeutes. "On va stopper ce genre de prise en charge, si on n'a pas de réponse du gouvernement."
"Comment on travaille ? On n'en sait rien"
Après trois mois et demi de négociations, il décrit une situation toujours dans l'impasse. "Notre souci aujourd'hui, c'est de savoir comment on travaille", résume le président. "Sur quel tarif, horaire ou à la séance. Comment les patients vont être pris en charge : est-ce que c'est le fond de compensation de santé publique qui doit prendre en charge les séances ? De quelle façon ? Ou est-ce que les patients doivent nous régler ? Est-ce que la Cafat et la mutuelle prennent les soins en charge ? On n'en sait rien."
Et d'ajouter : "On envoie régulièrement nos ordonnances au contrôle médical, il ne se passe absolument rien. Il n'y a pas de cotation mise en place. On est vraiment dans un système un peu particulier."
Investissement et engagement
Pour les kinés, ce manque de reconnaissance du gouvernement, de la Dass et de la Cafat aurait pour conséquence un désengagement progressif. "On a investi dans du matériel : les masques spéciaux pour faire de la kiné, les sur-blouses, les sur-lunettes, des oxymètres, des ceinturomètres et autres...", énumère Nicolas Thomas, kinésithérapeute à Auteuil. "On n'a toujours pas de retour."
"C'est aussi un engagement de la part du cabinet", souligne-t-il. "On s'occupe des patients Covid mais on ne s'occupe plus des patients avec les maladies 'habituelles', pour lesquels on est sûrs qu'on aurait été indemnisés. Si c'était à refaire, on n'est pas sûr qu'on s'occuperait à nouveau de patients atteints du Covid, si jamais il y a une deuxième vague."
Le syndicat des masseurs-kinésithérapeutes attend encore une petite semaine, avant de communiquer sur le refus de la prise en charge des patients post-Covid.