Ce sont les associations féministes qui ont diffusé l’information sur Facebook, TikTok ou encore le réseau social X (ex-Twitter). À Avignon, dans le sud de la France, où se déroule le procès dit “des viols de Mazan”, un père de famille originaire de Nouméa est dans le box des accusés.
Âgé d’une quarantaine d’années, ce Calédonien est parti vivre dans l’Hexagone, où il a été chasseur alpin pendant douze ans. L’ancien militaire, reconverti dans le bâtiment, s’est installé à Carpentras, dans le sud-est de la France.
Carpentras se trouve à 7 km de Mazan, petit village où se sont produits la grande majorité des faits jugés depuis lundi 2 septembre devant la cour criminelle du Vaucluse. Soit près de 200 viols ou agressions sexuelles commis entre 2010 et 2020 à son insu sur Gisèle Pélicot, aujourd’hui âgée de 72 ans, alors qu’elle dormait, droguée par son mari, véritable “chef d’orchestre” selon l’accusation, qui proposait les “services” de son épouse sur un site Internet spécialisé.
Dénégations
Au domicile du couple à Mazan, les enquêteurs ont retrouvé pas moins de 4 000 photos et vidéos des viols sur les divers ordinateurs, clefs USB ou disques durs de Dominique Pélicot, principal accusé. À ses côtés, comparaissent 51 hommes, parfois en minimisant les faits, comme le quadragénaire calédonien. En juin 2023, le journal Le Monde avait cité un extrait de ses déclarations aux enquêteurs : "C’est sa femme, il fait ce qu’il veut avec", avait alors lancé l’ancien militaire. Toujours présumé innocent, comme les 50 autres accusés, il n’a jamais dénoncé les viols. Il faudra attendre que "l’affaire sorte dans la presse locale", poursuit le Monde, pour qu’il prenne "conscience de la gravité de ses actes".
"C’est sa femme, il fait ce qu’il veut avec."
Le Calédonien accusé d'avoir participé aux viols, lors de son audition.Le Monde
L’affaire a pu être médiatisée grâce au refus de Gisèle Pélicot d'un procès à huis clos : “Je parle pour toutes ces femmes qui sont droguées et qui ne le savent pas, je le fais au nom de toutes ces femmes qui ne le sauront peut-être jamais (…), pour que plus aucune femme n’ait à subir la soumission chimique", a-t-elle déclaré jeudi 5 septembre, alors qu’elle témoignait pour la première fois à la barre.