Opposée à tout projet d’indépendance ou d’indépendance association, Calédonie ensemble réaffirme sa volonté de parvenir à un consensus d’avenir définitif pour la Nouvelle-Calédonie. "C’est un consensus qui doit conjuguer la souveraineté et la République. (…) C’est bien [avec] la conjugaison de cette aspiration à la souveraineté des uns, et à la demande de protection de la France des autres, qu’on arrivera à construire quelque chose qui nous rassemble", a expliqué Philippe Gomès.
Un consensus qui, selon le leader de Calédonie ensemble, ne peut se construire que par le dialogue dans le respect des convictions de tous les Calédoniens, indépendantistes ou non-indépendantistes. "Construire un consensus avec les électeurs du Non et les électeurs du Oui, tisser les liens entre le Oui et le Non, c’est ça notre mantra de longue date et je suis heureux désormais que ce soit celui de l’Etat. C’est une bonne chose que nous puissions nous orienter dans cette direction, qui est une direction de responsabilité et de pragmatisme", a-t-il indiqué.
Une autre vision du droit à l’autodétermination
S’agissant du droit à l’autodétermination, Philippe Gomès précise qu’il ne doit plus être exercé "les uns contre les autres", mais "les uns avec les autres". Ajoutant : "nous ne sommes plus sur un droit d’autodétermination kanak, mais sur un droit d’autodétermination calédonien car c’est le peuple calédonien qui décide de l’avenir du pays, donc essayons de reprendre cette philosophie au niveau de l’exercice". Toujours dans le cadre du consensus définitif, le mouvement propose qu’une majorité des deux-tiers des membres du Congrès de la Nouvelle-Calédonie soit nécessaire pour qu’un nouveau référendum ait lieu. Afin que "collectivement, les Calédoniens qui sont représentés par leurs élus auront décidé de suivre un autre chemin ensemble, parce qu’on aura décidé de faire les choses ensemble. C’est bien ça qui doit nous guider aujourd’hui."
"On ne doit plus mettre la Calédonie sous pression avec une nouvelle campagne électorale"
Prendre le temps de la réflexion, Philippe Gomès y est favorable. Mais pour cela, insiste l’élu de Calédonie ensemble, il faut que "les formations politiques fassent mouvement et que le FLNKS surtout fasse mouvement". Selon lui, "la problématique qui se pose de manière aigüe entre les indépendantistes et l’Etat doit être purgée". Pour cela, le ministre Gérald Darmanin, attendu en Nouvelle-Calédonie à la fin du mois de novembre, "doit enclencher le process avec une méthode et un calendrier, pour que dans les mois qui viennent, cette bilatérale entre l’Etat et le FLNKS puisse totalement s’épanouir".
Car Philippe Gomès l’assure, "on ne pourra pas passer à un dialogue tripartite pour construire ce consensus définitif entre indépendantistes, non-indépendantistes et l’Etat, tant qu’on n'aura pas passé cette étape de la bilatérale. Ils ont des choses à se dire, à construire ensemble et à s’avouer, aussi, avant que l’on puisse engager un dialogue à trois."
Un entretien à retrouver ici.