A Lifou, les infirmières en première ligne pour lutter contre le Covid-19

Elles sont là pour assurer leur mission, et sont prêtes à des sacrifices pour cela. Pour soigner les malades et vacciner la population, elles doivent parfois s’isoler de leurs familles pour mieux les protéger.

Dans la crise sanitaire, les personnels soignants sont en première ligne. Chaque jour ils sont au contact de la population, et sont même chargés de s'occuper des patients contaminés par le Covid. C’est le cas à Lifou où certains ont fait le choix de se couper de leur famille provisoirement parce qu'ils ont peur de contaminer leurs proches.

Engagée pour la vaccination

Wasajë Hmej et ses collègues sillonnent les tribus des trois districts de Lifou pour vacciner les habitants. 
Ce jeudi, escale à la tribu de Jokin, dans le Nord de l’île. Depuis le début de l’opération vaccitribs, Wasajë vaccine quarante personnes en moyenne par jour. La vaccination pour protéger la population, un combat dans lequel s’est engagée cette jeune infirmière :
"Le virus est vraiment dangereux, et ça, je l’ai vu de mes yeux en étant à l’hôpital, au dispensaire de Wé. La plupart ne sont pas vaccinés. Pour moi, au début, c’était juste théorique, par rapport à ce que je voyais en Polynésie, mais quand je suis allée, j’ai vu de mes yeux, je me suis dit qu’effectivement, la vaccination, c’est très important". 

Isolée pour protéger sa famille

Wasajë Hmej loge au presbytère de Qanono depuis près de quatre semaines. Elle a choisi de s’éloigner provisoirement du domicile familial car ses parents sont des personnes dites à risque. La peur de les contaminer a conduit la jeune femme à prendre cette décision. 
"Pour moi c’est important aussi parce que ça me permet également d’être en paix en fait dans mon travail" confie Wasajë.
Laury Itrema Wassin, sa collègue au CMS de Wé, vient lui rendre visite régulièrement. Contrairement à Wasajë, elle retrouve sa famille après le travail. Mais au début de l’épidémie, elle s’est isolée de sa famille pendant une dizaine de jours. La professionnelle de santé s’est tout d’abord assurée qu’elle n’était pas contaminée. 
"J’ai voulu attendre si s’il y avait des symptômes, si j’avais été au contact avec des personnes sur mon lieu de travail, tout ça. Une fois que le cadre était posé, au bout de la deuxième semaine, ça a été beaucoup plus relax, et du coup, on a pu mieux s’organiser".

Des critiques et des menaces

Les réseaux sociaux, un moyen pour Wasajë Hmej de garder du lien avec ses parents. Mais la jeune femme confie que via ses réseaux, elle reçoit des menaces, des critiques vis à vis de son engagement à vacciner les habitants. Peu importe, elle est convaincue que le vaccin est le seul rempart contre les formes sévères du Covid-19. 
Le reportage à Lifou de Clarisse Watue et Philippe Kuntzmann 

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