Tournevis par-ci et pinces par-là. A la maison commune de Kumo, les habitants sont en plein atelier de bricolage. Dans cette tribu du district de Wetr, située à seulement cinq minutes de l'aérodrome de Wanaham, les papas comme les garçons de la tribu apprennent à réparer des machines d'entretien ou de bricolage qu'ils avaient autrefois utilisé, puis laissé à l'abandon dès la première panne.
Faire réparer son outil a un prix
Les familles hésitent souvent à faire réparer leur matériel de bricolage. Il faut dire que le coût des travaux de réparation varie entre 7000 et 15 000 frs. Alors quand on peut s'en passer, c'est un vrai soulagement pour certains comme Jean-Pierre Passa. Sous le chapiteau, il dépoussière pièce par pièce la tronçonneuse d’un vieux de la tribu. Au démarrage, le moteur chante, il est comme neuf.Je n’ai plus qu’à acheter un guide et une chaîne et ça sera parfait. D'autant plus qu'on doit préparer les mariages pour l’an prochain. Là, les machines qu’on pensait en panne, marchent maintenant. -Jean-Pierre Passa, un habitant de la tribu de Kumo.
Réduire les déchets grâce aux pièces détachées
Les machines en panne sont parfois abandonnées dans des dépotoirs sauvages."Des fois quand on roule en voiture, on remarque des machines laissées sur le bord des routes. La plupart du temps ce sont des petits matériels comme des tondeuses, des vieilles débroussailleuses ou des tronçonneuses. Aujourd'hui, il y en a de moins en moins car les gens les ramassent pour en faire de la pièce détachée et compléter la pièce manquante de leur outil tombé en panne" explique Léon Waute, technicien à la plateforme machinisme agricole de Nengone.
Derrière l'atelier se cachent des passionnés de bricolage
A côté, Hunemue Tupaissi, petit chef de la tribu de Kumo fait tourner un compresseur, un des outils indispensables pour l’entretien du matériel. Il sert notamment à sécher le moteur de sa tronçonneuse, qu'il a préalablement lavé, tout en prenant soin de ne pas mouiller les parties mécaniques.Il suffit de prendre le temps mais on ne le fait jamais. Il y a des pannes qui se résolvent simplement avec un coup de pression et la machine fonctionne tout de suite. Elle marchait très bien et pour un rien, on a failli la jeter. -Hunemue Tupaissi
Grâce aux conseils d'un technicien de la Chambre d'Agriculture, les habitants de Kumo ont pu réparer et entretenir eux-mêmes leurs outils, de quoi leur donner le sourire. Le prochain atelier est prévu la semaine prochaine, cette-fois-ci à Ouvéa.
Le reportage de Clarisse Watue :
Atelier machinisme à la tribu de Kumo à Lifou