La saison des mariages est lancée à Drehu, après un an de suspension à cause de la crise sanitaire. Une période particulière pour le district de Wetr, qui applique cette année la réforme des mariages. Objectif : alléger les familles.
À la tribu de Hunëtë, l’heure est aux préparatifs des noces du fils du petit chef. C’est au travers d’un petit chant, avant de présenter sa coutume, que la tante du marié, accompagnée de son clan est venue apporter sa participation avec des légumes, de la viande, du riz et des ignames.
Nouvelles consignes
Depuis 8 heures du matin mercredi, les familles venues des quatre coins de l’île se succèdent, sous le préau de la chefferie de Hunëtë. Et c’est Holue Holue, gardien de la chefferie, qui chapeaute l’organisation de la noce. « Il y a beaucoup de monde qui vient, et honnêtement, trois jours c’est un peu difficile. Mais on va faire avec », lance le gardien.
Un mariage qui doit désormais se dérouler durant trois jours, avec des noces organisées le samedi et des dons qui doivent être apportés entre 6h et 22h. De nouvelles consignes mises en place dans la réforme du mariage en oeuvre au district de Wetr, qui a pour objectif d’alléger les familles.
« Normalement, on devrait partir léger et souriant pour un mariage. Ne pas s’embêter avec des dettes… C’est nous qui avons ajouté tout cela », ajoute Wahnga Ijezie, femme du petit chef de la tribu de Hunëtë.
"Trouver un équilibre entre la tradition et les temps modernes"
Parmi les superflus supprimés : le « Pua », somme d’argent distribuée aux invités de la famille de la mariée. Une réforme qui est un défi à mettre en oeuvre pour le petit chef de la tribu, Basiedi Ijezie. « Autant que l’on fasse des erreurs, pour permettre à d’autres mariages de corriger le tir, de manière à trouver un certain équilibre entre la tradition et les temps modernes. On est au XXIe siècle », assure le petit chef.
Une réforme qui sera expérimentée pendant deux ans par le district de Wetr. Un bilan sera effectué à l’issue de cette période.
Le reportage de Clarisse Watue