A Maré, la production d'avocats gagne à se diversifier

Dans l'exploitation maréenne de Wigno Nemia.

La Fête de l’avocat s’achève, à Maré. D’année en année, la demande ne fait qu’augmenter alors que l’offre est en baisse constante. Les vergers familiaux produisent peu mais bien. Les vergers professionnels sont durs à entretenir. La solution est peut-être entre les deux.

De la vanille, des avocats, et bien sûr un manguier au bout du terrain : le jardin qui entoure la maison de Wigno Nemia est typique du verger case que l’on trouve à Maré. Mais ce ne sont pas ces quelques arpents de terrain qui lui permettent de produire plusieurs tonnes de fruits par an. Tout se passe à quelques kilomètres. 

Sur le modèle du verger case

Là, pas de pieds d’avocat à perte de vue comme dans les vergers professionnels, mais un verger case… taille XXL! "Ça, c’est des pieds d’avocat Choquette", dont les fruits sont aussi gros que des papayes, présente le producteur. Plus loin, il montre d’autres variétés d’avocat, ou encore des letchis.

C’est verger case parce que c’est mélangé.

Wigno Nemia, producteur d'avocats

 

Dans le verger, des avocatiers, mais pas que !

 

A la fois rentable et à dimension humaine

L’exploitation s’étend sur 0,5 hectare, contre deux hectares pour les vergers professionnels. Suffisamment grande pour être rentable, mais pas trop, pour pouvoir être entretenue de manière traditionnelle. "En Grande terre, à Lifou, ils ont des tracteurs. Ici, c’est tout planté à la barre à mine et débroussé au sabre d’abattis."

Une piste suivie par Arbofruits

Le verger case est-il l’avenir de l’agriculture maréenne ? En tout cas, c’est une piste sérieusement explorée par Arbofruits qui accompagne les producteurs. La diversification permet en effet de ne pas se retrouver sans rien, en cas d’aléa climatique au moment de la récolte des avocats. Elle garantit également un revenu lissé sur l’année.

Le principe de choisir beaucoup d’espèces  c’est aussi de pouvoir échelonner les récoltes, et en même temps échelonner les rentrées d’argent. Du coup, ça fait beaucoup sur l’année.

Alphonse Ngadae, technicien d’Arbofruits

 

Ici, un pied d'agrume (protégé du papillon piqueur).

 

Une année sans

Arbofruits incite également les producteurs à planter des variétés d’avocat plus précoces et plus tardives, afin d’alimenter le marché toute l’année. Et d’éviter les années blanches en cas de cyclone. Cette année, 90% de la production d’avocat a été détruite par le passage de Niran.

Un reportage de Charlotte Mannevy et David Sigal: