La naissance du LKS en 1981 marque la scission avec le Palika, le Parti de Libération Kanak. Nidoïsh Naisseline, l’ancien leader des foulards rouges, sera totalement dévoué à son nouveau parti. Le grand chef de Guama prône une indépendance multiraciale qui ne rompt pas les liens avec la France. Avec le LKS, il refuse d’intégrer le FLNKS en 1984.
Nidoïsh Naisseline sera intransigeant sur les questions coutumières et foncières. Il sera d’ailleurs l’un des défenseurs de la culture kanak et de la rétrocession des terres.
Tendance indépendantiste modérée et socialiste
Principalement implanté aux îles Loyauté, et surtout en pays Nengone, le LKS représente la principale tendance indépendantiste modérée et socialiste. Côté institutions, le parti accède à la présidence des îles en 1995. Nidoïsh Naisseline obtient le soutien du RPCR des îles de Simon Loueckhote. Cette alliance avec les loyalistes permet de créer le FDIL, le Front pour le développement des îles Loyautés.
Mais aux élections provinciales de 1999, le parti est en perte de vitesse. Il devient par la suite la Dynamique autochtone. Après 40 ans d’engagement, le Grand Chef de Guama, leader du LKS, fait ses adieux au monde politique en 2014, affaibli par la maladie. Un grand chef coutumier qui n’a de cesse, jusqu’à sa disparition un an plus tard, de défendre la dignité de l’individu, quelle que soit son appartenance.
Dialogue et négociation
Le bras droit de Nidoïsh Naisseline, Basile Citré, alors maire de Maré, prend les rênes du parti et s’engage sur la voie de son prédécesseur. Basile Citré prône le dialogue et la négociation. Le nouveau leader milite pour un pays émancipé en partenariat avec la France. Le 4 octobre dernier, ses responsables appellent à voter Non à la deuxième consultation référendaire. Alors qu’à Lifou, les militants voteront au contraire pour la pleine de souveraineté de la Nouvelle-Calédonie.
Plus de justice sociale
Le LKS a donc fêté cet anniversaire ce week-end en présence de nombreux autres responsables politiques comme Roch Wamytan, Philippe Gomès, Thierry Santa ou encore Sonia Backès. L’occasion de réaffirmer la place du mouvement alors que s’ouvre la campagne pour le troisième référendum.
Pour Basile Citré, élu Dynamique autochtone à la province des Îles, quel que soit le résultat au soir du 12 décembre, l’important sera de remettre la justice sociale au cœur des débats institutionnels. Un combat porté, selon lui, par le mouvement depuis sa création en 1981. "Il y a eu pas mal de progrès avec des réformes et la politique de rééquilibrage qui était définie dans l'accord de Nouméa. Cela donne accès à des formations, à des postes à responsabilités effectivement. Mais il y a toujours des inégalités sociales. Ce n'est pas normal que la pauvreté et la précarité se développent. Pour plus de justice sociale, référendum ou pas, il faut de grandes réformes."
A noter que la Dynamique autochtone fera dans les jours prochains la synthèse des discussions entre les militants. Il s’agira ensuite de prendre position avant le troisième référendum.
Les précisions de Basile Citré