Avec 5757 habitants répartis dans 29 tribus, Maré a su préserver son patrimoine culturel tout en s'ouvrant à la modernité. Le tourisme est un vecteur de développement sur l'île. Maré est aussi connue pour son agriculture maraîchère.
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Un meilleur accueil des touristes
Tout Nengone connaît Henri Waheo et pour cause, il fait le lien entre les tribus et Tadine, le chef lieu de l'île de Maré. Comme chaque matin, Henri, transporteur, fait sa tournée matinale. Beaucoup de ses clients sont des femmes, et des personnes âgées. Pour 500 francs CFP, Henri Waheo les emmène vers Tadine.
Sur l'île, pas de bus Raï ou de taxis alors les habitants s'organisent comme ils peuvent pour se rendre à la poste, à la banque ou tout simplement pour faire leurs courses. Tadine est également le port de l'île, c'est ici qu'arrivent les croisiéristes. Pour le transporteur qu'est Henri, le port doit être aménagé.
"Le paquebot est mouillé au large et après les petits bateaux emmènent les touristes ici. Ils débarquent, on les accueille sur la plateforme et ils avancent vers nous, les transporteurs. Nous, ce qu'on veut, c'est aménager des structures pour les accueillir" confie Henri Waheo.
L'agriculture : une dynamique importante
Les marchés de La Roche et de Tadine font le bonheur des habitants de l'île. Maré est connue pour être le grenier des îles et de Nouméa. L'agriculture est d'ailleurs le premier secteur économique de l'île. Dans ce marché dit "solidaire", chaque exposant ne débourse que 200 francs CFP pour bénéficier d'un emplacement.
"Dans tout l'ensemble de Maré, il y a peu de fonctionnaires mais beaucoup d'agriculteurs et on ne vit que de ça : l'agriculture, la pêche et l'artisanat. Ce marché est très important pour valoriser les produits des mamans qui travaillent dans les champs. Pour améliorer le marché, premièrement, c'est la sécurité: quand il pleut, les mamans marchent et ça glisse. Ensuite, il faudrait une poissonnerie parce que quand les pêcheurs arrivent les poissons sont dans les glacières et ce n'est pas hygiénique. Troisièmement, il faut avoir une évacuation d'eau car quand il pleut, l'eau s'entasse " raconte Nana Yeiwe, une maman de Hnadid.
La place des femmes
À Maré, ce sont les femmes qui tiennent le porte-monnaie. Beaucoup se sont levées aux aurores pour cuire le pain marmite. Certaines ont dû faire de l'autostop pour venir vendre leurs fruits et légumes.
"Quand je vois les mamans qui bougent comme ça, ça me donne une fierté. Pour les papas, le travail c'est pas ici, c'est à la cuisine. On a vu quelques années après, c'est les mamans qui développent l'île de Maré" confie Jacqueline Koneco, membre de la fédération des femmes de Nengone.
Selon les derniers chiffres de l'ISEE, à Maré, les femmes n'occupent qu'un tiers des emplois. La plupart d'entre elles cultivent et se lèvent tôt pour vendre leurs fruits et légumes au marché. À ne point douter, ce sont elles, qui contribuent au développement économique de l'île.
Le reportage de Dave Waheo-Hnasson et Philippe Kuntzmann.
MARE - MUNICIPALES 2020