Ce sont de simples pieux de bois, plantés à quelques mètres du rivage et pourtant, ils pourraient permettre de limiter l’érosion qui ronge petit à petit le nord d’Ouvéa.
"On voit bien que le sable est revenu", constate, presque incrédule, Bamya Poeta, 74 ans, ancien président du conseil de district.
Les premiers pieux ont été installés en octobre 2022 par l’ONG Small Island Organisation (Smilo), qui travaille en partenariat avec la mairie et la province. Plusieurs prototypes sont actuellement testés.
Un dispositif bientôt étendu
Leur fonction : casser les vagues qui, en se retirant, emportent le sable. Et ça marche : "Nous on avait aucun recul, on voyait bien sûr les travaux qui ont pu se faire ailleurs. On est vraiment surpris de la qualité du travail et du résultat", se félicite Maurice Tillewa, le maire d’Ouvéa.
L’installation s’est faite avec l’appui des autorités coutumières, En tout, seize jeunes du district de Saint-Joseph ont collaboré avec Frédéric Bouchet, l'ingénieur qui a mis au point le système. Ils ont planté les pieux en suivant ses indications, afin d’enrayer le phénomène qui préoccupe les habitants.
"De chez moi jusqu’à la mer, il y avait au moins 80 mètres, raconte Bamya Poeta. Maintenant, je ne fais même pas 50 pas", s’inquiète le vieil homme, qui se remémore le temps où "les courses de vélo, de chevaux, se faisaient sur la plage. Maintenant, essayez de passer avec un vélo."
En février, l’ONG reviendra à Ouvéa pour choisir le prototype le plus efficace. Il sera ensuite déployé sur autres zones attaquées par l’érosion.