Dépôt de gerbes à Ouvéa, en souvenir du 22 avril 1988

Le dépôt de gerbes effectué ce samedi 22 avril, devant la gendarmerie de Fayaoué, à Ouvéa.
C’était il y a 35 ans : le 22 avril 1988. Le début du drame d'Ouvéa, avec comme premier acte l’attaque de la gendarmerie de Fayaoué. Ce samedi 22 avril 2023, un dépôt de gerbes a été effectué à la brigade, en présence de familles et de coutumiers.

C’est l’une des pages les plus tragiques de l’histoire, en Nouvelle-Calédonie. Le 22 avril 1988, à deux jours du premier tour de l’élection présidentielle débute la prise d’otage de la grotte de Gossanah à Ouvéa, avec comme premier acte l’attaque de la gendarmerie de Fayaoué par des militants indépendantistes. Un premier acte qui mènera treize jours plus tard, à l’assaut sanglant du 5 mai 1988.

Commémorations

Trente-cinq ans après le drame, familles et coutumiers étaient de retour ce samedi 22 avril 2023 devant la brigade de Fayaoué. 

Une journée d'hommage qui a débuté au cimetière de Banutr dans un premier temps, pour honorer la mémoire de Melam Baouma, jeune d’Ouvéa mort en Afghanistan en 2008. À chaque fois qu’il y a les commémorations du 22 avril 1988, avec l'attaque de la gendarmerie, on est d'abord sur la tombe du soldat Baouma", lance Victor Gogny, président du sénat coutumier et sénateur de l'aire Iaai.

Devant la brigade de Fayaoué, un dépôt de gerbes a été effectué. Une centaine de personnes étaient présentes pour l'occasion, dont le président du sénat coutumier.

"Trente-cinq ans après lors des commémorations, on parle surtout du 4 et du 5 mai. Lorsqu’on donne ces deux dates, on va le lier aux événements d’Iaai. On va dire que c’est la fin des événements. Mais maintenant, il faut aussi dire que s’il y a une fin ça veut dire qu’il y a eu un début. Le début des événements c’est bien le 22 avril, avec l’attaque de la gendarmerie de Fayaoué”, assure Victor Gogny.

Devoir de mémoire

L’occasion de rendre hommage aux personnes décédées pendant le drame. “C’est un devoir de mémoire qu’il ne faut pas oublier. En 1996, il y a eu le début du travail de réconciliation entre les familles des gendarmes et celles d’Iaai. C’est important de pouvoir associer tout le monde, de manière à ce qu’on arrive enfin au bout du projet de société qu’il va falloir définir dans quelques mois”, poursuit le président du sénat coutumier et sénateur de l'aire Iaai.