ENTRETIEN. Emeutes en Nouvelle-Calédonie : "L’impact a été très lourd" à Ouvéa indique le maire de l’île, Maurice Tilewa

Maurice Tilewa, le maire d'Ouvéa, interrogé par Steeven Gnipate. ©nouvellecaledonie
Alors que l’économie calédonienne est au plus mal depuis les émeutes, l’île d’Ouvéa ne fait pas exception. Les secteurs phares du tourisme, de la pêche ou encore de la vanille sont en difficulté, mais les habitants ont su s’adapter et gardent espoir, assure le maire de l’île, Maurice Tilewa. Un entretien accordé à NC la 1ère à retrouver dans son intégralité ici.

Cinq mois après le déclenchement des émeutes, la situation sécuritaire se stabilise en Nouvelle-Calédonie mais l’économie peine à se relever. Y compris dans les îles Loyauté où les secteurs majeurs du tourisme, du coprah, de la pêche ou encore de la vanille, qui étaient déjà fragiles, sont au plus mal.

Une augmentation de la production de coprah

Pourtant le maire d’Ouvéa relativise, évoquant une augmentation de la production de coprah sur son île. Grâce à l’investissement par la commune de fours de séchage, Maurice Tilewa assure que les producteurs ont atteint le chiffre de 250 tonnes. Reste, selon lui, à donner au produit de la valeur ajoutée. "Au-delà de l’huile pour Enercal, ou du savon, il faut trouver d’autres filières comme l’huile extra-vierge. Concernant la vanille, il faut donner des outils aux gens pour la planter. Et enfin, mettre en place des filières d’écoulement."

Un impact très lourd de la crise

Concernant les effets de la crise insurrectionnelle sur sa commune, Maurice Tilewa reconnaît : "L’impact a été très lourd [...] et on voit fleurir sur les bords des routes des petits marchés car il y a une perte d’argent". Un aspect positif est à relever selon lui, la résilience de la population qui “continue de croire” en l’avenir.

Des conséquences en cascade

Un avenir que le maire espère associé à une relance économique, alors que son île fait face à de nombreuses difficultés : pénurie de médecins, de carburants, fermeture annoncée des hôtels. À cela s'ajoutent de petites tensions persistantes, manifestées par des chicanes toujours présentes sur les routes. De quoi freiner la reprise du tourisme.