Mouvement d'humeur des producteurs d'Ouvéa mobilisés devant la province des Îles

Les accès de l’antenne de la province des Îles à Wadrilla sont cadenassés depuis ce mercredi 2 octobre. La dizaine de pêcheurs d'Ouvéa a récemment appris que la poissonnerie SAS Maleuleu, qui signifie bec de canne en langue Fagauvea, mettait la clé sous la porte. "Clairement la situation n'a jamais été aussi mauvaise. On arrive à un stade où on n'a plus de visibilité. On est revenu à un mode artisanal", dénonce Daniel Estieux membre du syndicat des pêcheurs d'Ouvéa. "Depuis le mois de janvier, on a dû traverser plus d'une dizaine de fois vers Lifou pour aller vendre nous-mêmes nos produits."

Une poissonnerie ouverte depuis 2010

Dans le détail, il y a quinze jours, la direction de la Sodil, la société de développement des îles de la province, s'est rendue sur Ouvéa pour informer les employés de l'unité de conditionnement de sa mise en liquidation. Une structure ouverte depuis 2010.

Des investissements colossaux notamment pour le Wadra bay

Selon les pêcheurs, leur demande de rencontre avec la province n'a pas été entendue. "J'insiste sur le manque de transparence, poursuit Daniel Estieux. On nous dit qu'on ferme la poissonnerie parce qu'il n'y a plus de sous, mais on ne vit pas dans une bulle.

On voit qu'il y a des investissements colossaux qui sont effectués par la Sodil pour les autres structures, dans d'autres pôles, notamment le pôle hôtelier.

Daniel Estieux, du syndicat des pêcheurs d'Ouvéa

Dans sa ligne de mire, notamment, l'important projet hôtelier de Lifou. "Je parle du Wadra bay, mais aussi des vitrines sur Nouméa et sur Paris."

La province compétente en matière de développement économique

Les producteurs de coprah et de vanille d'Iaaï étaient aussi mobilisés aussi ce mercredi, car, selon ses producteurs, la situation que traverse la filière n'est pas isolée. "Cette mobilisation, on n'aurait jamais pensé la faire. On a décidé de réunir devant la province, parce qu'elle est compétente en matière de développement économique. C'est elle qui doit nous accompagner.

"La province n'a pas fait l'effort d'accompagner les structures qu'elle a mises en place depuis un certain nombre d'années et on en arrive là."

Daniel Estieux, du syndicat des pêcheurs

Jacques Lalie prêt à se rendre à Ouvéa

Le président de la province des Iles se dit prêt à se rendre sur Ouvéa afin de rencontrer les représentants des différentes filières. Jacques Lalie tient à préciser par ailleurs qu’il a approuvé les décisions prises par la direction de la Sodil. "Il ne faut pas être dans le même temps bénéficiaire de l'aide médicale et producteur. Si tu es producteur, il faut être producteur tout le temps, pour passer au niveau économique. Sinon on va toujours rester dans le social. [...] La province sera toujours présente à leurs côtés, sauf s'ils ne le souhaitent pas. J'irai les rencontrer s'il le faut."

C'est un peu comme le mouvement indépendantiste. On existe pas parce qu'on conteste, on existe parce qu'on a un projet.

Jacques Lalie, président de la province des Îles