Il n'y a pas encore d’infirmier en pratique avancée en Calédonie, mais deux Calédoniennes sont actuellement en formation dans l'Hexagone. L’une vient du dispensaire de Poya. Elle est en deuxième année au CHU de Bordeaux. L'autre est en formation à l’Université Toulouse III depuis septembre. Léontine Luepak bénéficie d'ailleurs du dispositif Cadres Avenir. Avant son départ, elle était basée au dispensaire de Voh, mais elle sait déjà où elle voudrait travailler après l'obtention de son diplôme. "Ce que je recherche ce sont des endroits isolés, là où les médecins n'ont pas envie d'aller."
De gros besoins en province Nord
La province Nord, confrontée aux pénuries de professionnels de santé, s’est inscrite dans cette démarche de former des infirmiers de dispensaires pour qu'ils deviennent des IPA. "On a des candidats pour la prochaine promotion et on a lancé les partenariats avec la faculté de médecine de Bordeaux", détaille Valentine Eurisouké, deuxième vice-présidente de la province Nord en charge de la santé.
Vers une préparation aux concours en Nouvelle-Calédonie
La Nouvelle-Calédonie a aussi engagé des discussions avec l’Université de Bordeaux pour former des Calédoniens dans ce domaine. "On a rencontré la semaine dernière un professeur responsable du département santé de l'Université de Bordeaux. On a échangé sur la possibilité de faire la formation là-bas, mais avec une préparation des concours portée par l'IFPSS", confirme Hnassil Duhnara, directeur de l'Institut de Formation des Professions Sanitaires et Sociales de Nouvelle-Calédonie.
Ces préparations pourraient se faire dès l’année prochaine. Des contacts ont été pris avec l’Université de la Nouvelle-Calédonie, qui n’a pourtant pas de département santé.
Le renouvellement d'ordonnance facilité
Parmi les avantages de ce nouveau métier : les patients chroniques n’auront plus à faire des kilomètres pour voir un médecin, notamment pour le renouvellement de certains traitements. "Cela concerne par exemple, les hypertendus ou les diabétiques qui doivent suivre leur taux de glycémie", précise Bruno Calandreau, le président du conseil de l’ordre des médecins en Nouvelle-Calédonie. "Il n'y aura pas besoin de consultations médicales pour tous les renouvellements d'ordonnance, mais il faudra malgré tout qu'ils voient un médecin de temps à autre."