Longue silhouette, traits altiers, Arthur Maramin n’avait pas besoin de se distinguer ou de parler fort pour être écouté. En 2008, chez lui à Canala, il offrait le visage d’un homme de paix et de réconciliation. C’était lors d'une coutume de pardon avec Noël Kabar.
Chemin de pardon
Ce colon chassé en 1988, durant les Evénements, était son vieux camarade. Il était allé le chercher sur l’autre côte, à Boulouparis. Dans ce retour à Canala, Arthur Maramin avait parlé de ses années d’études à Do Neva, de son engagement politique à l’Union calédonienne. Il pouvait aussi converser dans plusieurs langues. Celle de Canala, bien sûr, mais aussi l’ajië, le drehu, le nengone ou le paicî.
Généalogie
Dans sa tribu de Nonhoué, on l’entendait souvent chanter ses propres compositions. Un homme passerelle, à la mémoire longue. Depuis les années soixante-dix, il scandait les chemins des généalogies des clans Nonmeu me Boara. Souvenirs immémoriaux des noms, des lieux et des alliances.
Mercredi 27 octobre, il a été enterré à Boakaine. Le vieux coutumier a pris sa place dans la longue chaîne des hommes simples, humbles et enracinés.
Un récit d’Antoine Le Tenneur :