Le «tonton de Nakety» bientôt remis en liberté avec bracelet électronique

Les soutiens de Noël Booene ont attendu devant le Camp-Est que la décision soit transmise.
Le tribunal d'application des peines s'est prononcé. Noël Booene va être équipé d'un bracelet électronique et remis en liberté. Ce père de famille avait été condamné à un an de prison ferme après avoir tiré sur le jeune conducteur d'une voiture volée début mars, à Canala. 
[MISE A JOUR DE LUNDI SOIR]

«Libérez le tonton de Nakety», clamaient les t-shirts devant le centre pénitentiaire de Nouméa. Ce lundi, une grande partie de la famille et des amis de Noël Booene ont fait le déplacement depuis Canala, Houaïlou, Boulouparis et Poya. Ils attendaient que le tribunal d'application des peines se prononce et la décision est tombée dans l'après-midi: celui qui a été surnommé le «tonton de Nakety» pourra être libéré, avec bracelet électronique.

Raisons familiales et professionnelles

«Principalement pour des raisons familiales, parce qu'il y a un enfant en bas âge, a commenté son avocat, Maître Denis Milliard. Pour des raisons professionnelles, pour qu'il puisse travailler, etc. Mais il est astreint à un contrôle strict qu'il devra respecter.» 


Connecté​

Il faudra toutefois un peu de temps pour mettre en place la logistique nécessaire au bracelet. Le domicile de Noël Booene devra être connecté 24 heures sur 24 avec un centre de contrôle basé en Métropole. Ecoutez la réaction de Maître Milliard, qui évoque aussi «quasiment un engagement moral de ne pas en rajouter».

Le verdict a été rendu le 20 mars

Le père de famille âgé de 57 ans a été condamné le 20 mars à cinq ans de prison, dont un an ferme. Deux semaines plus tôt, excédé par le bruit, ce travailleur sur mine avait blessé au fusil un jeune homme qui faisait du gymkhana dans une voiture volée à la tribu de Nakety. L'adolescent - il a 17 ans - avait été transporté au dispensaire par ses amis, qui avaient ensuite pris la fuite.

Trois millions d'indemnités​

Il avait reçu 90 jours d’ITT, avec une incapacité de 10%. Noël Booene doit également lui verser trois millions d’indemnités pour le préjudice subi. Ce verdict a été précédé et suivi de rassemblements de soutien, devant le tribunal ou le haut-commissariat, pour exiger la libération immédiate du «tonton».

Parmi les représentants du Mouvement des Calédoniens en colère, on reconnaît Johnny Etilé (à dr. de la photo).

Symbole

Devant le Camp-Est, il n'y avait pas que sa famille, ce lundi, mais aussi des Calédoniens venus lui témoigner leur soutien tant Noël Booene est devenu un symbole de ras-le-bol contre l'insécurité et la délinquance. Un collectif a même été créé, le Mouvement des citoyens en colère. Il était mobilisé cet après-midi, tout comme des opérateurs de mine et des contracteurs. En tout, plus de 200 personnes, selon la police, ont exprimé leur solidarité.