Des habitants de Ouégoa mobilisés devant la mairie pour obtenir le remplacement du médecin de la commune

Une trentaine d’habitants de Ouégoa demande le remplacement du médecin de la commune, dès son départ. Celui-ci arrive en fin de contrat dans un mois et si aucune solution n’est trouvée, les administrés promettent d'engager des actions. Une rencontre a eu lieu, mercredi 13 avril, en mairie.

"Nous voulons un médecin, à Ouégoa !" Tel est le message martelé par un collectif d’habitants de Ouégoa, mobilisé, mercredi 13 avril, devant la mairie. Il en va de la santé de la population, interpellent les habitants, regroupés au sein d’une association appelée L’Œil de la mairie. Le médecin actuel du dispensaire arrive en fin de contrat, dans un mois.

"On veut savoir. En fin compte, nous ne savons rien et nous sommes dans le noir. [Nous demandons, NDLR] un autre médecin parce qu'un médecin, ce n'est pas assez vu la population qu'il y a. Il y a les tribus des alentours aussi", explique John Delrieu, président de cette association. "Auparavant, quand un médecin restait sur la commune de Ouégoa, d'autres partaient en tribu (…) Il y a des personnes qui sont dans les tribus qui sont loin, qui ne peuvent pas venir jusqu'au village pour se faire soigner", fait-il valoir.

Une semaine d'ultimatum

"Nous tirons la sonnette d'alarme pour faire réagir (…) Nous laissons une semaine pour avoir une réponse et avoir une réunion avec la province [Nord] et la mairie. Si cela n'aboutit pas à ce que nous avons demandé, nous serons obligés de durcir le mouvement", avertit John Delrieu.

Une rencontre s'est tenue, hier, avec Barnabé Pébou-Hamène, le maire. Pendant près de deux heures, les habitants et l’équipe municipale ont échangé sur l’importance de la présence d’un médecin dans la commune. L’an dernier, deux docteurs officiaient encore, à Ouégoa.

Canala et Kouaoua également privées de médecin

Le premier édile dit partager l’inquiétude des habitants. "Comme nous représentons la population, nous ferons la demande auprès de la province. Je ferai moi-même le déplacement sur Koné demain [aujourd'hui, jeudi]. Beaucoup de communes de la province Nord n'ont pas de médecin", rappelle Barnabé Pébou-Hamène.

Les médecins, c'est la santé de la population. Etant donnée la gravité du problème, nous risquons de ne plus avoir un médecin. Ce que nous essayons de faire, c'est de rassurer, de dire [aux gens] que nous sommes avec eux et que nous sommes conscients du problème.

Barnabé Pébou-Hamène, maire de Ouégoa

La province Nord est confrontée à une pénurie de médecins. A partir du vendredi 15 avril, le dispensaire de Kouaoua n'aura plus de praticien. L'organisation du centre médico-social s'en trouvera affectée, dès 15 heures. Situation identique à Canala, où le dispensaire est privé de généraliste, depuis lundi. Les consultations ne sont plus assurées qu'en matinée, mais les soins infirmiers sont maintenus.