Dans un cimetière qui n’est plus utilisé depuis 30 ans, des jeunes partent à la recherche des tombes des combattants de la Première guerre mondiale. Des sépultures qui ne sont pas facile à identifier. Les noms ont été inscrits sur du ciment frais. Il faut lutter à la fois contre l’oubli et les herbes folles. Un peu plus loin, il y a l’endroit d'où les hommes sont partis en chaloupe en 1915. Leurs noms sont alignés sur une plaque. Ces jeunes nettoient ces tombes dans le cadre d'un programme de la protection judiciaire de l'enfance et de la jeunesse. "C’est du concret, on est sur les lieux. Il y a aussi l’aspect culturel, il y a une façon de ce comporter en tribu. On ne fait pas ce qu’on veut", détaille Jean-Baptiste Talanoa, de la protection judiciaire de l'enfance et de la jeunesse.
Treize hommes sont partis de Ba et Kaora, un par famille à la suite de leur chef. C’était l’un des rares de la région à s’engager et ne plus revenir. En 2021, le combat de ces jeunes dans la cocoteraie, c’est d’abord lutter contre l’usure du temps. "C’est un travail d’équipe, raconte l'un d'entre eux, c’est l’histoire du pays et c’est net de connaître notre histoire. Ils ne sont pas partis pour rien. Ils sont partis pour libérer notre pays."
Un tour de Calédonie avec 17 monuments
Ce projet à d’abord était préparé à Nouméa avec un historien et l’amicale des anciens combattants. Depuis deux mois, la petite troupe sillonne le pays pour gratter la moisissure qui s’est incrustée dans les souvenirs. "A l’école, on apprend pas tout ça. Nos vieux, on en parle jamais", regrette une jeune-fille.
Dix-sept monuments figurent au programme de ce tour de Calédonie particulier, prochaine étape Sarraméa, autre lieu de mémoire.
Le reportage complet de Gilbert Assawa et Nathan Poaouteta :