Depuis trois semaines, des jeunes de la tribu de Gouareu travaillent à la revégétalisation de la mine Bel Air, une mine de Houaïlou dite "orpheline" c’est à dire qui n’a plus propriétaire exploitant. Chacun s’attelle à planter des arbres sur un site où, le 22 novembre 2016, des glissements de terrain avaient causé la mort de huit personnes. Un habitant de la tribu, Arsène Kananou, ne cache pas son enthousiasme devant la reprise en main des lieux. "C’est net, c’est pour la tribu! Comme ça, c’est vert, vert, vert! Ça permet de retenir la terre et éviter les avalanches et les éboulements..." explique Arsène Kananou, habitant de la tribu.
Une meilleure prévention des risques
Depuis cette triste date, à jamais gravée dans la mémoire de Houaïlou, la commune et le Fonds nickel investissent pour sécuriser les sites miniers abandonnés. Une prise de conscience face à la fragilité de la zone qui entraine une multitude d’actions sur le terrain. "Les gens sont plus avertis, et on fait plus attention. On travaille sur la revégétalisation mais on travaille aussi sur l’aménagement. On a une carte des aléas des glissements de terrain donc on est vigilant sur les lieux de construction. Il y a aussi un travail par rapport aux zones inondables… Il y a quand même pas mal de choses qui se sont mises en place suite à la catastrophe." assure Pascal Sawa, maire de Houaïlou.
Une réparation des désordres hydrauliques
L’une des principales actions menées sur le terrain concerne la gestion des eaux. La mine Bel Air étant abandonnée depuis plus d’un siècle, l’eau a eu le temps de grignoter les montagnes. Alors aujourd’hui, murs de bois, fosses et décanteurs tentent de dompter les rivières nées des fortes pluies.
Véronique Forlacroix, chargée d'études techniques pour le Fonds nickel explique, "avec de l’eau qui aura décanté avant, la vitesse réduit et du coup on aura canalisé les eaux et on les aura envoyées à l’endroit qu’on a trouvé le plus pertinent pour rejeter les eaux."
Des milliers d’arbres plantés
S’ensuit la phase cruciale de la revégétalisation : 3500 plantes, dont de nombreuses espèces endémiques, ainsi que de l’hydroseeding ou technique d'engazonnement afin d’ensemencer ces terres stériles. Un point de départ essentiel pour redonner une chance a la biodiversité.
"On a besoin des différentes espèces d’oiseaux, d’abeilles… Si on ne mène pas ce type d’opérations, un jour nous allons nous retrouver dans un désert..." avertit Joanney Taramoin, technicien revégétalisation.
Les travaux d’aménagement ont débuté timidement il y a dix ans. Désormais, coutumiers, Etat, commune, sociétés privées et Fond nickel s’unissent face à l’urgence. Un coup d’accélérateur à plusieurs centaines de millions de francs pour donner meilleure mine aux paysages de Houaïlou.